Les ministres des Affaires étrangères des pays sahélo-sahariens sont en conclave à Alger, où ils discutent d’une meilleure coordination de la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
La rencontre regroupe des délégations du pays hôte, du Burkina Faso, du Tchad, de la Libye, du mali, de la Mauritanie et du Niger. Leur principal sujet de préoccupation : Al-Qaïda au Maghreb islamique, responsable de plusieurs attentats, meurtres et prises d’otage dans la région ces dernières années. Le groupe a revendiqué l’attentat de la semaine dernière contre une caserne dans l’Ouest du Niger.
Des responsables gouvernementaux de Nouakchott que cite l’Agence de presse mauritanienne disent que le Nord du Mali et de la Mauritanie sera le prochain champ de bataille à mesure qu’un nombre croissant de terroristes algériens rejoignent Al-Qaïda au Maghreb dans cette région.
« Je pense qu’il y a une menace à la stabilité dans le sens où ces pays ne sont pas très stables pour commencer. Toutefois, ce n’est pas une organisation à même de prendre contrôle d’un pays », a expliqué Marina Ottaway, directrice du programme Moyen-Orient de la Fondation Carnegie pour la paix internationale ici à Washington.
Le département d’Etat américain dit qu’il espère que la réunion d’Alger consolidera l’action collective contre les groupes qui cherchent à exploiter la région et attaquer des civils.
Le chef du commandement régional américain pour l’Afrique, le général William Ward, a rencontré le président algérien en novembre dernier pour discuter des efforts conjoints contre le terrorisme. Par ailleurs, le responsable de l’armée de l’air américaine pour l’Afrique a eu des entretiens avec des officiers supérieurs de l’armée de l’air algérienne en début d’année.
Toutefois, Marina Ottaway de la Fondation Carnégie pour la paix internationale avertit qu’une trop grande implication des Etats-Unis serait plutôt contreproductive. « Je pense que la question reste discutable quant à savoir s’il est vraiment dans l’intérêt de ces gouvernements d’œuvrer ensemble, particulièrement avec l’armée américaine, pour former un front commun ; car, dans un sens, cela pourrait encourager tous ces groupes à faire front commun », a expliqué Mme Ottaway.
Les diplomates dans la région estiment que la rencontre d’Alger est particulièrement importante après les tensions suscitées en Algérie et en Mauritanie par la décision du Mali de libérer quatre islamistes en échange de l’otage français Pierre Camatte. Alger et Nouakchott ont rappelé « pour consultations » leurs ambassadeurs en poste à Bamako.