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Une pakistanaise reconnue coupable d’avoir voulu tuer des Américains


Au terme d'un procès de deux semaines, une pakistanaise spécialiste en neurosciences a été jugée coupable mercredi à New York de tentative de meurtre d'enquêteurs Américains en Afghanistan.

Aafia Siddiqui, 37 ans, a été reconnue coupable par un jury fédéral des charges pesant contre elle, à l'exception de celle de préméditation. Ce qui fait qu'elle risque une peine de 30 à 40 ans de réclusion, plutôt que la prison à perpétuité. En réaction au jugement, elle s'est exclamée : « Il s'agit d'un verdict venant d'Israël, pas de l'Amérique. La colère devrait être dirigée vers la bonne cible. J'ai un témoignage, et j'ai des preuves », a-t-elle crié.

Selon son avocate, Elaine Sharp, Siddiqui souhaitait en fait par ces propos envoyer un message à ses partisans au Pakistan, pour éviter toute réaction violente.

« Elle m'a dit catégoriquement qu'elle ne veut aucune violence, aucune protestation violente, ni représailles violentes. Ce n'est pas ce qu'elle incarne », a expliqué Maitre Sharp.

A noter que Siddiqui avait perturbé son procès à plusieurs reprises en s'en prenant au juge, accusé de mentir, et aux témoins. Ses avocats avaient d'ailleurs tenté de l'empêcher de témoigner, au motif qu'elle n'avait pas toutes ses facultés mentales, après avoir été maintenue en isolement cellulaire depuis son arrivée aux Etats-Unis l'été dernier. Mais ils n'ont pas pu convaincre le juge, et Siddiqui a démenti sous serment avoir jamais usé d'une arme a feu, ou être capable de violence.

Or, six témoins – des Américains tout comme des Afghans – ont dit qu'au cours d'un interrogatoire au poste de police de Ghazni en Afghanistan, en juillet 2008, Siddiqui s'était emparée d'un fusil et avait ouvert le feu. L'un des officiers américains avait alors répliqué, la blessant. Elle avait été interpellée la veille, et une fouille de son sac avait permis de trouver des notes sur la fabrication de bombes, et une liste de monuments à New York.

La scientifique, qui avait réalisé ses études en neurosciences au prestigieux Massachusetts Institute of Technology, le MIT, a par la suite affirmé avoir été blessée alors qu'elle tentait de s'enfuir. Elle dit avoir été torturée dans une prison secrète au cours des années qui ont précédé son arrestation officielle.

Elle sera fixée sur son sort le 6 mai, quand elle apprendra sa peine, mais ses avocats ont déjà annoncé qu'ils allaient interjeter appel.

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