Près de quatre millions de femmes, de nouveau-nés et d’enfants d’Afrique subsaharienne pourraient être sauvés chaque année si 90% des familles avaient accès à des services de santé bien établis. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée dans neuf pays.
Bien que l’Afrique ne compte que 11% de la population mondiale, elle enregistre 50% des décès des mères et des enfants dans le monde et plus de la moitié des décès dus au paludisme et au VIH. Chacun de ces problèmes peut être évité et est traitable, souligne le rapport publié par sept académies nationales des sciences d’Afrique.
Le document souligne que les pays africains sous-utilisent les connaissances médicales qui pourraient sauver des vies. L’Afrique ne pourra par atteindre les Objectifs de développement du millénaire visant à réduire, d’ici à l’année 2015, de 2/3 la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans et de ¾ celle des mères, avertissent les auteurs du rapport.
Le docteur Joy Lawn, médecin, sud-africain, pédiatre et chercheur pour l’ONG « Save the Children » fait partie du groupe. « Je pense que c’est, en quelque sorte, un défit qui est lancé, parce que ce rapport n’a pas été rédigé par quelques co-auteurs et moi. 60 scientifiques africains y ont contribué et chacun, en analysant les donnés de son pays, a déterminé que ce pays pourrait faire mieux, y compris les pays les mieux lotis », a expliqué le docteur Joy Lawn, ajoutant que ce rapport est un appel à l’action en direction des décideurs politiques africains.
Selon les experts, des mesures peu coûteuses comme l’utilisation des moustiquaires imprégnées et les vaccinations peuvent contribuer à réduire le taux de mortalité maternelle et infantile en Afrique. Les chercheurs ont noté que près de la moitié des naissances, en Afrique, on lieu dans des centres de santé, mais ils déplorent que beaucoup de ces centres ne soient pas à même de faire face aux complications les plus communes.
Le docteur Joy Lawn cite, parmi les succès africains, le Ghana où le rapport a été publié lundi. Ce pays a réussi à réduire de manière dramatique son taux de mortalité maternelle et infantile en rendant gratuits les soins de santé prénatale et les accouchements.