C’est ce que révèle les derniers chiffres publiés mardi par le Bureau du recensement, qui montrent que les revenus de tous les Américains ont diminué en 2008, mais que les plus affectés sont la classe moyenne et les familles à faibles revenus. Résultat : au moins un million d’Américains de plus ont sombré dans la pauvreté. Le taux de pauvreté a atteint 13,2% l’année dernière, soit son plus haut niveau depuis onze ans.
Pour le gouvernement américain, une famille de quatre personnes est pauvre si elle gagne moins de 22 000 dollars par an. Un individu est au-dessous du seuil de pauvreté si ses revenus annuels sont inférieurs à 11 000 dollars.
Toujours selon le Bureau du recensement, un nombre croissant d’Américains s’inscrivent pour recevoir des bons alimentaires (Food Stamps). Il s’agit surtout de familles où au moins deux adultes travaillent.
La pauvreté frappe davantage le Sud des États-Unis, où le Mississippi, avec un taux de pauvreté chiffré à plus de 21%, détient le record national de ce côté-là. En tout, 21 des 50 États de l’Union affichent des taux de pauvreté supérieurs à la moyenne nationale de 13,2%.
Le Bureau du recensement avertit que ces chiffres ne reflètent même pas le plein impact de la récession qui a débuté en 2007. Depuis, 6,7 millions d’emplois ont disparu, ce qui fait que le taux de chômage s’établit actuellement à 9,7%, soit son niveau le plus élevé en 26 ans.
Le dernier rapport du groupe de conjoncture ADP sur l'emploi américain dans le secteur privé, publié aujourd’hui, a laissé Wall Street morose. Il a été marqué par des suppressions de postes moins accentuées que prévues, mais 254 000 emplois supplémentaires ont quand même disparu.
Une bonne surprise néanmoins : selon le département du Commerce, l'économie américaine s'est moins contractée au deuxième trimestre par rapport aux prévisions. Le ministère fait état d’une baisse de 0,7% du PIB américain sur la période avril-juin, niveau à comparer à l'estimation de -1% donnée cet été.