La Chambre des représentants a approuvé par 240 voix contre 179 une résolution désapprouvant le député républicain Joe Wilson d’avoir traité le président Barack Obama de menteur durant son discours, la semaine dernière, devant les deux chambres du Congrès américain.
L’ancien président Jimmy Carter estime que l’escalade verbale vis-à-vis du président Obama a des relents racistes. Certains Américains, a-t-il dit, n’ont pas encore accepte l’idée qu’un Africain-Américain puisse exercer les fonctions de president et donc n’aurait pas droit au même respect qu’un blanc.
Rappelons que le chef de l’exécutif américain s’adressait aux législateurs pour expliquer son plan de réforme du système d’assurance-maladie quand il a été violemment conspué. Alors que Barack Obama répondait à l’une des nombreuses critiques formulées par les républicains contre ce plan, en discussion à la Chambre de représentants, le député Joe Wilson de la Caroline du Nord pouvait être entendu l’accusant de mentir.
La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, avait indiqué qu’elle souhaitait que la Chambre ne s’attarde pas sur cette affaire, estimant plus important de poursuivre les efforts concernant la réforme du système d’assurance-maladie.
Toutefois, un autre député de Caroline du Sud, le démocrate Jim Clyburn, était de ceux qui insistaient sur une action du Congrès contre Wilson. Il s’est exprimé alors que les démocrates introduisaient une résolution de désapprobation, la première sanction du Congrès avant la censure, la réprimande et l’expulsion.
« Lorsque l’un d’entre nous, prenant part à une session officielle, viole gravement les règles de ce corps en lançant sans honte des accusations contre le président des Etats-Unis, notre commandant en chef, et refuse d’exprimer des remords formels, nous sommes tenus, au minimum, d’exprimer notre désapprobation », avait déclaré le député Jim Clyburn.
Pour plusieurs législateurs, y compris Clyburn et d’autres membres africains-américains du Congrès, le manque de respect de Wilson à l’égard du président va au-delà de la politique, surtout que l’opposition au projet de réforme du chef de l’exécutif prend un ton racial.
Wilson était le premier républicain à s’exprimer contre la résolution de réprobation, réitérant que les excuses qu’il a adressées à la Maison-Blanche par téléphone suffisaient. « Je pense qu’il est clair, pour le peuple américain, que la nation fait face à des questions plus importantes que ce dont nous discutons en ce moment. Le président a dit que la récréation est terminée. J’en conviens. Il a gracieusement accepté mes excuses et Je pense que c’est terminé », a déclaré le député Wilson.
Ses collègues républicains ont abondé dans le même sens, le qualifiant d’honnête ayant commis une faute. Toutefois, la Chambre, dominée par les démocrates, a approuvé la résolution de désapprobation contre le député Joe Wilson. Sept républicains l’ont appuyé tandis que douze démocrates s’y sont opposés. Cinq autres démocrates ont voté présent.
C’est la première fois qu’un membre de la Chambre des représentants est rappelé a l’ordre pour s’être adressé, à haute voix, au président durant un discours aux deux chambres du Congrès.