Les États-Unis critiquent le Kenya pour n’avoir pas mis sur pied une cour chargée de juger les auteurs des violences post-électorales de l’an dernier. Peu avant l’arrivée de la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton à Nairobi pour le sommet de l’AGOA, l’ambassade des États-Unis au Kenya a publié un communiqué dans lequel elle exprime la profonde préoccupation de Washington face à la décision du gouvernement kenyan de ne pas établir un tribunal spécial indépendant pour juger les principaux responsables des violences.
Le projet des autorités kenyanes d’élargir tout simplement le rôle d’un comité préexistant, baptisé « Vérité et réconciliation », n’est pas une approche crédible aux yeux du peuple kenyan et de la communauté internationale, estime le communiqué.
En 2008, près de 1.300 personnes sont mortes suite aux émeutes et violences interethniques après que l’opposition ait contesté la réélection du président Mwai Kibaki pour un second mandat à l'issue de la présidentielle de décembre 2007.
La Cour pénale internationale (CPI) a dit qu’elle jugerait les suspects si les autorités kenyanes s’en abstenaient. L’ancien Secrétaire général de l'ONU et médiateur dans la crise kenyane, Kofi Annan, a récemment remis à CPI les noms des principaux suspects des violences post-électorales. Certains parlementaires kenyans ont appelé la CPI à agir, évoquant le manque d’indépendance de la justice kenyane qui, estiment-ils, ne pourra pas poursuivre les cas impliquant certains hauts responsables du gouvernement.