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Un nouveau gouverneur pour l’Illinois, suite à la destitution de Blagojevich


Le gouverneur démocrate de l’Illinois Rod Blagojevich a été destitué jeudi pour corruption et abus de pouvoir. Il était accusé notamment d’avoir cherché à monnayer le siège de sénateur laissé vacant par le président Barack Obama. M. Blagojevich a été automatiquement remplacé par le gouverneur adjoint Patrick Quinn, un autre démocrate qui a immédiatement prêté serment devant la Chambre des représentants de l'Illinois avant de se mettre au travail.

L’ancien gouverneur, âgé de 51 ans, a été destitué de ses fonctions par 59 voix contre 0. C’est une première dans l’histoire de l’Illinois. Les sénateurs de cet Etat ont, en outre, décidé d'interdire à Blagojevich de briguer tout poste électoral dans son État natal.

Son procès s’était ouvert lundi devant le Sénat de l’Illinois en son absence, l’ancien gouverneur ayant choisi de le boycotter pour aller clamer son innocence dans les médias. Il s’était plaint d’être dans l’impossibilité de faire comparaitre des témoins à décharge, et avait qualifié la procédure « d’inconstitutionnelle et d’inéquitable ».

A New York, M. Blagojevich s’était entretenu avec les plus grands noms des médias américains - Diane Sawyer de l’émission « Good Morning America » d’ABC, ou encore Larry King de CNN. Dans le cadre de l’émission « Today » de la chaîne NBC, l’ancien gouverneur de l’Illinois n’avait pas hésité à se comparer à trois apôtres de la non-violence. « J’ai songé à Mandela, au Docteur King, à Gandhi et j’ai tenté de mettre les choses en perspectives » avait expliqué M. Blagojevich.

Jeudi, il s’était quand même présenté in extremis devant le Sénat de l’Illinois pour plaider sa cause. « Je n'ai absolument rien fait de mal », avait-t-il lancé, des arguments qui, de toute évidence, n’ont pas convaincu les législateurs.

« Comment pouvez-vous chasser un gouverneur de son poste alors qu’il clame et supplie et vous implore de lui donner la chance de produire des témoins, de prouver son innocence, de faire plus que demander qu’on le présume innocent? » s’était exclamé M. Blagojevich devant les sénateurs.

Les ennuis de l’ancien gouverneur ne font que commencer. Arrêté le 9 décembre par les autorités fédérales, avant d’être remis en liberté sous caution, il devrait être inculpé d’ici au mois d’avril. On l’accuse non seulement d’avoir tenté de monnayer le siège de sénateur du président Obama, mais aussi de trafic d’influence.

Il aurait également fait pression sur la rédaction du grand quotidien de Chicago, le « Chicago Tribune », pour qu’on limoge des membres de la rédaction critiques à son égard. En échange, M. Blagojevich aurait dit qu’il soutiendrait le déblocage de fonds publics pour faciliter la vente, par le Chicago Tribune, du stade de baseball Wrigley Field.

Durant la procédure de destitution, les sénateurs avaient pu entendre des écoutes du FBI peu flatteuses pour M. Blagojevich.

« Ce sont des témoignages irréfutables. Différentes conversations où le gouverneur fait des échanges, usant de son pouvoir officiel comme d’un jeton pour son gain personnel – des informations que le gouverneur n’a pas refuté », avait fait valoir le procureur David Ellis.

Ces arguments semblent avoir porté, mais selon le sénateur John Cullerton, c’est surtout l’absence de M. Blagojevich qui lui aurait été fatale.

« Il n’a pas offert la moindre parcelle de preuve pour réfuter l’accusation. C’est la première fois dans l’histoire, et j’en suis sûr, qu’un accusé de s’est pas présenté lors d’un procès en destitution. C’était une grave erreur », a commenté M. Cullerton.

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