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Avec la hausse des prix de l'essence, les Américains changent leurs habitudes


Pendant des décennies, les Américains ont fui les centres-villes vers les banlieues, mais cette tendance commence à s’inverser.

Après la Seconde Guerre Mondiale, les GIs ont quitté les appartements souvent étroits de leurs aînés au cœur des métropoles pour s’envoler vers les campagnes proches. L’absence d’encombrements, la disponibilité d’acquérir de vastes terrains bon marché, la construction de centre-commerciaux - tout les poussait à s’exiler, d’autant que l’essence était bon marché. De surcroît, le gouvernement américain mettait à la disposition des anciens combattants divers avantages fiscaux pour leur faciliter l’accès à la propriété.

Tout cela a bien changé et la hausse brutale des prix du baril de pétrole, ces 12 derniers mois, a été le coup de grâce porté à cette version du rêve américain. Aujourd’hui, être banlieusard signifie perdre de longues heures dans les embouteillages, et une note toujours plus salée à la pompe à essence.

Ce qui explique qu’un nombre croissant d’Américains ont levé le pied pour revenir dans les centre-villes, fait valoir Stan Slotter, un promoteur immobilier, qui travaille pour la Paradigm Development Corporation ici à Washington.

« Quand les gens viennent nous voir, c’est certainement l’un des sujets qu’ils abordent. Comment renoncer à leur voiture et prendre le métro » explique M. Slotter, l’un des promoteurs qui cherchent à bâtir des immeubles à proximité des stations de métro de la capitale américaine.

Néanmoins, nombre d’Américains ne sont pas encore prêts à troquer leur maison pour un appartement ou leurs pelouses pour un jardin commun. Matt Wentzel et son épouse Rebecca ont acheté plus près de la ville, une maison certes, mais il ont quand même fait des concessions. « Si nous avions le choix, nous ne prendrions jamais la voiture. Je fais de la bicyclette avec mon épouse et mes fils. Nous adorons cela et on joue dehors avec les enfants », fait valoir M. Wentzel.

Mais se rapprocher du centre-ville s’est traduit par une baisse de la qualité de vie de la famille Wentzel, renchérit son épouse. Près de la ville, les logements sont plus chers et plus petits, la cuisine et les salles de bains, moins grandes. Par contre, les Wentzels peuvent passer davantage de temps avec leurs enfants, puisqu’ils passent moins de temps à conduire.

En mars 2008, les Américains ont fait 20 milliards de km de moins au volant, que pendant la même période l'année précédente, précise l'administration fédérale des autoroutes (FHWA). De surcroît, les magasins de bicyclettes enregistrent des ventes record. Les transports publics ont connu une hausse du nombre de leurs passagers.

Une ombre à ce tableau, néanmoins: si les automobilistes américains se serrent la ceinture et conduisent moins, cela signifie également pour les communautés locales que les recettes générées par les taxes sur l'essence et le diesel sont en baisse. Il faudra donc songer à remplacer cette source de revenus par un moyen ou un autre.

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