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Feu vert de la Chambre des représentants au renouvellement du programme de lutte contre le VIH/sida


A Washington, la Chambre des représentants a approuvé un projet de législation soutenu à la fois par les républicains et les démocrates, qui accorde 50 milliards de dollars sur cinq ans pour la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose.

Ce projet de loi a été adopté sous pression de la Maison Blanche. Lors d'une allocution en mai dernier, le président George W. Bush avait suggéré de proroger pour cinq ans supplémentaires son Programme quinquennal d'aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR), dont il souhaitait porter le financement à 30 milliards de dollars pour la seconde tranche, soit le double de la première qui s’achève fin 2008.

Le Congrès est allé plus loin, en approuvant 50 milliards de dollars sur cinq ans, au terme de négociations acharnées entre les parlementaires concernant la répartition des fonds. Parmi les compromis adoptés: l’élimination de la clause prévoyant l’allocation d’un tiers des fonds à des programmes prônant la chasteté jusqu’au mariage. Le nouveau texte suggère seulement une répartition équilibrée de l’argent parmi des programmes préconisant l’abstinence, la fidélité et les préservatifs dans les 15 pays ciblés d’Afrique, de la mer des Caraïbes et d’Asie. Par contre, l’argent ne sera alloué qu’à des groupes qui s’engagent contre l’exploitation sexuelle.

Ce qui veut dire que le gouvernement américain financera à nouveau des cliniques de planning familial, même si ces dernières ne pourront utiliser les fonds que pour les tests de VIH/sida et des programmes pédagogiques, et non pas pour la fourniture de contraceptifs ou encore l’avortement.

Barbara Lee, députée démocrate au Congrès des États-Unis, qui avait parrainé le Programme quinquennal d'aide d'urgence à la lutte contre le sida, se félicite de son succès. « J’ai été souvent témoin de l’impact spectaculaire et positif de nos programmes anti-sida sur les individus et des communautés du monde entier, notamment en Afrique sub-saharienne » a déclaré Mme Lee.

Mike Pence, député républicain de l’Indiana, s’est dit du même avis. « J’estime que les États-Unis ont un devoir moral d’être le leader mondial dans la lutte contre la pandémie du VIH/sida » a fait valoir M. Pence.

A noter que l’adoption par le Congrès du projet de renouvellement du PEPFAR n’a pas suffi à apaiser les critiques de la politique américaine du « Global Gag Rule », c’est à dire la politique du bâillon.

Cette politique, adoptée lors de la conférence mondiale sur la population de Mexico, interdit à toutes les organisations non-gouvernementales (ONG) étrangères qui reçoivent de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) une assistance en matière de planification familiale, d’utiliser leurs propres fonds, d’origine non américaine, pour fournir des services d’interruption volontaire de grossesse légaux. Il leur est également interdit de faire pression auprès de leurs gouvernements pour réformer des lois sur l’avortement ou même d’offrir des conseils ou des recommandations exactes sur l’avortement. Si le « Global Gag Rule » avait été suspendu par le président Bill Clinton, son successeur George W. Bush l’avait rétabli le 22 janvier 2001, dès son premier jour à la tête du pays.

Le vote de la Chambre des représentants témoigne du soutien du Congrès pour le PEPFAR, a déclaré pour sa part le député démocrate Howard Berman, président du comité des affaires étrangères de la Chambre des représentants.

Le président Bush a remercié immédiatement remercié en personne les députés américains pour leur vote, en faisant valoir que depuis son lancement en 2003, le PEPFAR avait permis de soigner et sauver des millions d’êtres humains de par le monde.

Le Sénat doit encore approuver un projet de loi similaire à celui de la Chambre, avant qu’un texte législatif commun puisse être signé par M. Bush pour garantir son entrée en vigueur.

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