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La population noire de Washington durement frappée par le VIH/sida


Avec un habitant sur 50 atteint du sida et un sur 20 infecté par le VIH, le virus qui cause le sida, Washington a le taux de prévalence du sida le plus élevé du pays.

Dès sa prise de fonctions en janvier 2007, le nouveau maire de Washington, Adrian Fenty, a fait du VIH/sida sa priorité. Et à l’occasion de la publication cette semaine du premier Rapport épidémiologique de la ville, il a réitéré cet engagement. « Pour la première fois, le gouvernement du District de Columbia a publié ses propres statistiques sur le taux d’infection dans la capitale, mais aussi - et ce qui est le plus important - cela nous permettra d’agir », a déclaré M. Fenty.

Récemment, les Nations-Unies ont fortement réduit leur estimation du nombre de personnes infectées par le virus du sida dans le monde - de près de 40 à 33 millions. A Washington, par contre, le taux d’infection est en hausse. Selon le rapport publié par la ville, 12 428 habitants sur 600 000 environ sont soit séropositifs, soit sidéens. Un pourcentage supérieur à diverses grandes métropoles américaines telles que New-York, Chicago ou Detroit.

57 pour cent des habitants de Washington sont de race noire, mais ils comptent pour 80 pour cent des personnes infectées par le VIH/sida. Parmi eux, Wesley Carpenter, 56 ans, qui reconnaît s’être drogué et avoir eu des partenaires multiples. « Lorsque j’ai été diagnostiqué séropositif, j’ai pensé que j’allais mourir, parce que tant de gens succombaient à la maladie. Mais 26 ans plus tard, me voilà. Je n’y pense pas. Je ne ressasse pas mes problèmes de santé. Je garde une attitude positive », affirme M. Carpenter.

Il bénéficie d’un traitement aux anti-rétroviraux et de soins médicaux réguliers, et il a rejoint un groupe de soutien aux séropositifs. Bref, il mène une vie relativement normale. Mais il reconnaît également avoir changé. Il se dit plus religieux, et il aime prendre la parole en public, pour éduquer ses concitoyens. En général, c’est pour souligner l’importance du dépistage précoce, qui freine la propagation du VIH/sida. Les responsables de la santé publique de Washington notent à ce sujet que 70 pour cent des séropositifs de la ville deviennent sidéens dans les douze mois après qu’on a détecté leur état, contre 39 pour cent à l’échelle nationale.

Selon le docteur Shannon Hader, une responsable de la municipalité, un tiers des séropositifs contractent le virus par des rapports hétérosexuels, un peu moins d’un tiers par des rapports homosexuels, et probablement 20% par l'injection de drogue par voie intraveineuse. Deux tiers des nouveaux cas sont signalés dans la tranche des 30 à 49 ans.

Ces chiffres qui vont permettre au District de Columbia de mieux cibler ses efforts pour lutter contre le VIH/sida, a déclaré le docteur Hader, et notamment de déterminer quels services devraient être mis en place. Les autorités municipales ont alloué 95 millions de dollars à la campagne anti-sida pour mieux informer la population, améliorer les tests et distribuer des millions de préservatifs dans toute la ville. Ces mesures, espère-t-on, permettront de réduire le nombre de nouvelles infections et aideront la capitale américaine à inverser la tendance actuelle.

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