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Les deux principaux partis politiques américains devraient dominer l’élection présidentielle de novembre 2008


Même si, de temps en temps, le candidat d’une troisième formation a un impact sur une élection, il n’en reste pas moins que la vie politique du pays reste dominée par deux géants: le Parti démocrate et le Parti républicain.

«Regardez l’histoire américaine» déclare le politologue Larry Sabato, professeur à l'Université de Virginie. «Nous avons d’importants candidats d’un troisième parti environ une fois tous les cinq scrutins. Exemples: nous avons eu un candidat indépendant très important en 1992, Ross Perot. Nous avons eu Ralph Nader, un candidat mineur d’une troisième formation, qui a déterminé l’issue de la présidentielle de 2000. Nader a enlevé l’élection à Al Gore pour la donner à George W. Bush. Il a fait basculer à la fois la Floride et le New Hampshire dans le camp Bush. La seule chose dont Gore avait besoin, c’est de l’un de ces deux états pour gagner. Donc, même des candidats mineurs d’un troisième parti peuvent déterminer l’issue d’un scrutin présidentiel», explique le professeur Sabato.

En ce qui concerne l’élection présidentielle de 2008, certains modérés pensent qu’un troisième candidat pourrait émerger l’an prochain si les deux principaux partis politiques décident d’opter pour des candidats qui polarisent l’électorat, ne plaisant qu’à l’extrême droite ou l’extrême gauche.

Hamilton Jordan, qui était chef de cabinet de l’ancien président démocrate Jimmy Carter, travaille actuellement avec un groupe intitulé «Unity '08» qui cherche à présenter un candidat bipartite en 2008. «Nous sommes des gens qui ne sont pas satisfaits du système politique actuel, mécontents du statu quo, et qui oeuvrent pour offrir aux électeurs américains une alternative en 2008» affirme M. Jordan.

Le problème, fait remarquer le professeur Sabato, reste d’attirer un candidat satisfaisant capable de représenter cette troisième voie. Il faut quelqu’un qui soit disposé à faire acte de candidature, qui ait une certaine expérience de la politique, et qui dispose des moyens nécessaires pour se lancer dans la course. Même s’il réunit toutes ces conditions, ce troisième candidat n’aurait guère de chance de gagner, ajoute le politologue.

Newt Gingrich, l’ancien président de la Chambre des représentants, qui a renoncé à se présenter sur le ticket républicain l’an prochain, rappelle que depuis près d’un siècle et demi, pratiquement personne n’a réussi à défier les deux grands partis politiques. «A l’exception de Théodore Roosevelt, aucun candidat d’un troisième parti n’a eu une chance sérieuse de l’emporter depuis les années 1850» affirme M. Gingrich.

Certains conservateurs menacent de présenter un troisième candidat au cas où le Parti républicain choisirait Rudy Giuliani pour briguer la Maison-Blanche, vu que l’ancien maire de New York soutient le droit à l’avortement, les droits des homosexuels et le contrôle des armes à feu. Mais les avis restent partagés. Certains pensent que Giuliani serait alors affaibli dans les zones rurales et les régions favorables au Parti républicain. D’autres disent que les conservateurs profèrent des menaces à chaque élection, sans aboutir à grand chose. A preuve, disent-ils, la campagne du conservateur Pat Buchanan, ancien candidat du Parti réformateur, qui avait obtenu moins d’un pour cent des voix aux dernières élections.

Certains démocrates redoutent que le maire de New York, Michael Bloomberg, décide de se présenter en tant qu’indépendant, s’attirant juste assez de voix pour faire perdre l’élection à leur parti. Mais l’analyste John Fortier de l’American Enterprise Institute ne pense pas que M. Bloomberg se lancera dans cette aventure.

Ce qu’on sait en tout cas c’est qu’un grand nombre de tous petits partis politiques présenterons leurs candidats à l’élection présidentielle de 2008. Parmi eux: le Parti de la constitution, les Verts, le Parti libertaire et le Parti socialiste.

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