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USA : les psychologues américains réitèrent leur opposition à la torture  


L’Association des psychologues américains (APA) a décidé d’interdire à ses membres d’assister à des interrogatoires de prisonniers dans des centres militaires de détention comme la base de Guantanamo à Cuba quand les détenus font l’objet d’une douzaine de techniques de coercition bien précises telles que la privation de sommeil et la dénudation forcée.

Le Washington Post, quotidien de la capitale américaine, précise que l’organisation a pris cette mesure dimanche, lors de son 115ème congrès annuel, qui a eu lieu ce week-end à San Francisco en Californie. Dans sa résolution en ce sens, l’APA a réaffirmé son opposition à la torture et au traitement dégradant des suspects de terrorisme actuellement en détention. Et pour la première fois en public, elle a cité nommément les formes de contrainte auxquelles elle s’oppose catégoriquement, notamment les simulacres d’exécution, l’humiliation sexuelle et l’hypothermie intentionnellement provoquée.

Sur son site internet, l’APA, qui regroupe 148 000 psychologues américains, fait état du rejet du projet de résolution qui interdisait, purement et simplement, toute présence de ses membres lors d’interrogatoires musclés dans les prisons militaires. L’APA a tenu compte des mises en garde d’experts gouvernementaux tels que le colonel de l’armée de terre Larry James. Ce denier a dit en substance: « Si nous perdons les psychologues qui se trouvent dans les centres de détention, des prisonniers vont mourir. » Son avertissement n’a pas laissé indifférent le conseil exécutif de l’organisation, lequel a adopté une résolution concurrente donnant le feu vert à la présence de ses membres lors des interrogatoires, mais dans des circonstances très précises, indiquées précédemment.

Pourquoi autant de passion à l’APA concernant l’implication de psychologues dans les interrogatoires musclés? Parce qu’un rapport du bureau de l’inspecteur général du Pentagone sur les abus infligés aux prisonniers, rendu public à la demande du Congrès des Etats-Unis, révèle que depuis 2002, des psychologues et des psychiatres jouent un rôle de premier plan dans la mise au point de techniques pour extraire des renseignements - et participent même aux interrogatoires.

Les partisans de l’implication des psychologues dans ce domaine jugent cette présence indispensable, à la fois pour protéger mentalement les détenus et pour déboulonner les thèses selon lesquelles la contrainte et l’humiliation donnent des résultats. Mais les adversaires de tout rôle des psychologues dans cette affaire rétorquent que l’éthique professionnelle interdit, purement et simplement, aux membres du corps médical de faire du tort.

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