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USA : Les démocrates renoncent à un calendrier de retrait des troupes américaines d’Irak


Le conflit irakien reste une pomme de discorde entre la Maison Blanche et le congrès. Après des semaines de pressions pour essayer de forcer le président Bush à accepter un calendrier de retrait des troupes américaines d’Irak, les parlementaires démocrates renoncent finalement à imposer leurs vues à l’exécutif, faute d’obtenir la majorité des deux tiers nécessaire pour passer outre à un véto présidentiel.

La toute derni ère version de la loi sur le financement du conflit irakien, qui devrait être présentée au Congrès d’ici la fin de la semaine, ne contient aucune référence à un calendrier de retrait, seulement des conditions à remplir par le gouvernement irakien pour continuer à bénéficier du soutien économique des Etats-Unis.

L’administration Bush se félicite de la volte face des démocrates et le chef de l’exécutif a lancé ce mercredi un nouvel appel au soutien de sa stratégie en Irak. « Al-Qaida est l’ennemi public no 1 de la jeune démocratie irakienne.... Al-Qaida est l’ennemi public No 1 des Etats-Unis aussi... Et c’est pourquoi nous devons soutenir nos troupes et le gouvernement irakien et vaincre Al-Qaida en Irak », a déclaré le président Bush dans un discours à l’académie des garde-côtes à New London, dans le Connecticut.

Mais les démocrates maintiennent leur opposition à la guerre en Irak, malgré leur volte-face concernant le calendrier de retrait des troupes américaines de ce pays. Ils affirment même avoir remporté une victoire partielle dans leur bras de fer avec l’exécutif, en faisant inclure dans le projet de financement de la guerre des conditions obligatoires à remplir par le gouvernement irakien pour obtenir l’aide américaine à la reconstruction.

« Finis les chéques en blanc pour davantage de troupes, davantage d’argent, davantage de temps, etc. Commence maintenant la notion que nous devons prendre une nouvelle direction en Irak », a affirmé le député démocrate Rahm Emmanuel. La majorité démocrate au Congrès promet de maintenir la pression sur l’administration Bush dans les mois à venir. Et elle dit l’attendre au tournant, lors de la préparation du budget pour l’exercice 2008.

Toutefois, les partisans d’un retrait plus ou moins rapide des troupes américaines d’Irak ne cachent pas leur mécontentement. « Les démocrates devraient tenir bon. Franchement, le peuple américain a dit clairement aux dernières élections qu’il veut un changement de direction en Irak », a souligné l’un des candidats démocrates à la présidence, l’ex-sénateur John Edwards.

Côté républicain, on se félicite de la victoire du président Bush dans son bras de fer avec la majorité démocrate au Congrès, mais on admet aussi que ce succès sera peut-être de courte durée. Les parlementaires des deux camps disent attendre le rapport de l’administration Bush, en septembre, sur les résultats des récents renforts troupes américaines envoyés en Irak.

« Nous ne serons pas là-bas indéfiniment. Nous sommes là pour vous aider aussi longtemps que vous, en tant que peuple souverain, ferez l’effort nécessaire et aurez une attitude responsable », a averti le sénateur républicain de Virginie John Warner aux Irakiens.

Selon les experts politiques, les démocrates ont fait marche arrière dans l’affaire du calendrier de retrait, parce qu’ils ne veulent pas être accusés par les républicains de refuser de soutenir les troupes américaines en Irak. Ces mêmes analystes soulignent que le parti républicain risque de payer un prix politique élevé à l’avenir si la guerre en Irak et son coût en vie humaines et en fonds publics continuent d’affecter les Etats-Unis en 2008, année de la prochaine élection présidentielle.

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