Le ministère burundais de la justice a entamé des réformes en vue de rendre la justice plus accessible aux justiciables, aux pauvres en particulier. Selon un porte-parole du ministère burundais de la Justice, des efforts sont déployés pour l’implantation des juridictions à travers le pays. « Idéalement, à court ou à long terme, il faudra une cour d’appel dans chaque province », a-t-il indiqué. Selon la même source, il est nécessaire de traduire en Kirundi et de vulgariser les lois du pays. Pour ce faire, le gouvernement a créé un service national de législation doté d’une cellule de traduction des projets de loi en Kirundi, a expliqué le porte-parole.
Hélène Morvan, responsable des programmes « société civile » au sein de l’organisation RCN, note que « pour une grande partie de la population, les tribunaux sont encore une institution qui est loin de leurs préoccupations et parfois même, ce n’est pas la meilleure institution pour répondre à leurs problèmes. » Mme Morvan cite, entre autres, la lenteur des procédures judiciaires, le recours à un droit ou à des textes que les populations ne comprennent pas. Elle souligne l’importance de la médiation, « autre forme de justice, de résolution des conflits. » Le syndicat des magistrats du Burundi relève de son côté la corruption comme étant un « handicap majeur » dans l’administration de la justice au Burundi.