Le 29 avril 1972, des milliers personnes d’ethnie Tutsi ont été massacrées dans le Sud du Burundi par des Hutu, entraînant une répression du gouvernement Mitchombero contre l’élite Hutu. C’était des « massacres à l’allure génocidaire qui avaient été préparés par l’élite politique, économique et militaire Hutu à l’encontre des Tutsi », explique l’historien Ngayimpenda.
35 ans après cette tragédie, le prince Louis Kamatari appelle à faire du 29 avril une journée de deuil national. Il a perdu son cousin, le roi Ntare V, dans ces événements. Ces massacres de 1972 ont été « le sommet de la déchirure sociale » au Burundi et doivent être commémorés, estime-t-il. Hutu et Tutsi du Burundi invoquent chacun les massacres dont ont été victimes leurs communautés respectives.
Le professeur Ngayimpenda est d’avis que la solution judiciaire doit précéder la solution politique. « Un crime impuni en prépare toujours un autre », a-t-il dit. Parallèlement, les scientifiques doivent faire « un travail de clarification, un travail de restitution de qui s’est réellement passé pour que les gens aient une même lecture des événements, pour que les rancœurs puissent diminuer. » Pour l’heure, le gouvernement burundais ne s’est pas encore prononcé sur la proposition du prince Kamatari.