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Condition féminine 2007 :  La lutte des femmes musulmanes  pour leurs droits


Le principe de l’égalité entre les sexes est profondément ancré dans l’Islam. Le prophète Mohammed traitait les hommes et les femmes équitablement. Il protégeait tout particulièrement les veuves et les orphelines. Et il exigeait par exemple que la dot soit versée directement à l’épouse, plutôt qu’à son père ou son gardien.

« Plus tard, quand le prophète Mohamed est mort, et que tant d’autres interprétations (de l’Islam) sont apparues - une fois de plus - on revient à cette question du contrôle de la société. Si vous voulez contrôler une société, si vous voulez contrôler des familles, alors vous contrôlez les femmes », explique Mishkat al-Moumin, experte à l’Institut sur le Moyen Orient ici à Washington.

Aujourd’hui, les musulmanes oeuvrent pour surmonter ces obstacles. « On ne peut pas s’attendre à ce qu’une femme lutte pour ses droits si elle n’a aucun revenu ni les moyens de nourrir ses enfants. Il y a tant de veuves et de divorcées, qui ont leur famille à charge, parfois trois ou quatre enfants. En l’absence de programmes d’aide sociale ou économique, leur survie est vraiment difficile », souligne Madame Mishkat al-Moumin.

Les musulmanes ont également pris du retard au plan de l’instruction. Les statistiques publiées par les Nations Unies montrent qu’en 2005, plus de 75 millions de musulmanes au Proche Orient et en Afrique du Nord ne savaient ni lire, ni écrire ; un problème prévalant également en Afghanistan, fait valoir le professeur de droit Wadeer Safi de l’université de Kaboul.

« Le principal problème, en ce qui concerne les étudiantes en Afghanistan, c’est l’analphabétisme qui prévaut dans tout le pays », affirme le professeur Wadeer Safi. Mishkat al-Moumin souligne que les fillettes illettrées deviennent des mères inadéquates, qui ne possèdent pas les capacités nécessaires pour bien élever leurs familles. Elles sont désarmées face à des problèmes tels que la toxicomanie, la criminalité ou l’extrémisme religieux. Toute la famille souffre, ajoute Madame al-Moumin.

On constate de nets contrastes à travers le monde musulman. Par exemple, madame Benazir Bhutto, ex-premier ministre du Pakistan, une musulmane, compte parmi les femmes qui ont gravi les plus hauts échelons en politique dans le monde. Cependant, en Arabie Saoudite, berceau de l’Islam, les femmes n’ont toujours pas le droit de vote, ni celui de conduire.

A noter que cela les rend encore plus déterminées, souligne la sociologue Munira Nahid, qui enseigne à l’université du roi Fahd à Riyadh. « Les femmes saoudiennes, à cause de ces restrictions et de l’inégalité des chances dans leur société, sont devenues des combattantes de premier ordre et ont réalisé de grandes choses », dit de son côté la sociologue Nahid.

Les saoudiennes ne sont pas les seules à faire preuve de détermination. Les musulmanes dans le monde entier commencent à se faire entendre en politique. En Irak, les femmes jouent un rôle actif au sein du gouvernement. Et en juin dernier, des koweitiennes se sont portées candidates aux élections législatives et municipales dans leur pays et elles ont voté pour la première fois.

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