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Condition féminine 2007: L’accès des Africaines à l’instruction


Dans le cadre des objectifs de développement du millénaire, l’Onu s’est fixée pour but de garantir l’enseignement primaire aux garçons et aux filles partout dans le monde d’ici à 2015 ; une mission particulièrement difficile en Afrique subsaharienne où 38 millions d’enfants - dont plus de la moitié sont des filles - ne vont pas à l’école.

Pourquoi ces dernières ont-elles autant de mal à bénéficier de l’instruction? Beaucoup de parents africains gardent les petites filles à la maison pour aider aux tâches familiales, déclarent les experts. Il y a aussi des obstacles culturels comme le mariage précoce et les séquelles psychologiques de pratiques controversées telles que les mutilations génitales.

Dans un tel contexte, certaines petites filles doivent vraiment faire preuve de courage et de volonté pour aller à l’école, malgré l’opposition familiale. C’est le cas d’Evelyne Meitiaki, 14 ans, et de ses deux grandes sœurs, des membres de la communauté Massaï du Kenya. « Mon père était fâché contre nous. Il ne nous parlait pas. Il disait même qu’il allait nous maudire », explique Evelyne Méi-ti-a-ki. Les trois sœurs sont inscrites dans une école primaire au sud de Nairobi, la capitale kenyane, où 600 filles vivent en pension.

L’établissement a un centre d’accueil qui reçoit actuellement 75 écolières en difficulté, surtout des filles dont les parents s’opposent à l’éducation. « Je veux vraiment me battre contre les mutilations génitales, contre les mariages précoces. Je suis sure que je peux devenir une bonne Massaï, en dépit de la culture qui force les filles à se marier et à être excisées quand elles sont toutes jeunes », affirme Evelyne Méitiaki.

Dans des pays comme le Sénégal, les jeunes filles ont moins de difficultés à se rendre à l’école. Cependant, les circonstances de la vie telles que la maladie, la nécessité de travailler ou le mariage les obligent souvent à abandonner prématurément les études. Faty Sèye, une jeune sénégalaise de 24 ans, qui vivote à Dakar, en est l’exemple. Elle s’est maintenant inscrite dans un programme de formation professionnelle pour améliorer ses conditions de vie.

Pourquoi est-il aussi important d’offrir l’instruction aux femmes et jeunes filles en Afrique? « On obtient des dividendes au niveau du développement économique. On a des enfants qui sont en meilleure santé, un plus faible taux de mortalité infantile. On facilite la prévention du sida. Et on a des familles plus solides. L’enseignement met en branle un cycle positif de développement » estime Carolyne Bartholomew, directrice de la Coalition pour l’enseignement de base, un consortium d’organisations de promotion du développement ayant son siège à Washington.

Pour Mme Bartholomew, le succès de la campagne de promotion de l’accès des femmes à l’instruction dépend en priorité de l’apport des protagonistes suivants : Les membres de la famille, notamment le père qui décide d’envoyer ses filles à l’école même si sa société estime que ce n’est pas une bonne chose, les leaders au niveau national qui mettent en place des programmes d’enseignement. et puis les leaders des pays développés qui ont les fonds à même d’aider ces programmes. La directrice de la Coalition pour l’enseignement de base souligne que l’enseignement pour tous est la clé du développement et de la stabilité en Afrique.

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