Des soldats sont déployés dans toutes les villes de la Guinée où l’état de siège a été décrété, lundi, par le président Lansana Conté. Dans la banlieue de Conakry, les soldats ont tiré des coups de semonce, pour disperser des jeunes sortis brièvement, malgré le couvre-feu. Selon une décision du gouvernement annoncée mardi soir, les Guinéens pourront sortir de chez eux entre 12h et 18h, rapporte Condé Maseco, directeur de publication de l’hebdomadaire Le Diplomate à Conakry.
« En instaurant l’état de siège, c’est une escalade supplémentaire qui, de ce point de vue, bloque le processus de résolution de ce conflit par le dialogue et la concertation », a expliqué Oury Ba, secrétaire général de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). Selon M. Ba, la grande question que tout le monde se pose est de savoir de quel côté basculera la majorité des forces armées.
Pour le secrétaire général de l’UFDG, une guerre civile est peu probable dans la mesure où les Guinéens, sans distinction d’ethnie ou de région, sont unis pour réclamer le départ du général Lansana Conté. Ba Mamadou, un autre leader de l’opposition guinéenne, a déclaré à la VOA que les manifestations vont continuer, malgré la campagne qui vise à les empêcher.
Le Programme alimentaire mondial a condamné le pillage de trois de ses dépôts en Guinée. Près de 450 tonnes d’aide alimentaire destinées à des écoliers et aux communautés les plus défavorisées, ont disparu, dimanche, des entrepôts du PAM à Kankan. Deux autres entrepôts près de Labé, dans le centre du pays, ont aussi été pillés, indique Simon Pluess, un porte-parole du PAM. La violence a également contraint le personnel international de cette agence à se réfugier au Mali voisin.
Les Etats-Unis ont demandé aux ressortissants américains de quitter la Guinée et de remettre à une date ultérieure, tout voyage dans ce pays. Le département d’Etat indique que la situation sécuritaire en Guinée « n’a pas l’air de se stabiliser. » .
