La deuxième vice-présidente du Burundi, Marina Barampama, a été limogée par décret présidentiel pour irresponsabilité notamment. Elle faisait partie des six ministres ayant publiquement soutenu Hussein Rajabu, l’ancien président du CNDD-FDD, le parti au pouvoir. Ce dernier a été évincé par le congrès extraordinaire de Ngozi au profit de l’ambassadeur du Burundi au Kenya, Jérémie Ngendakumana, considéré comme un modéré et proche du président burundais Pierre Nkurunziza. Hussein Rajabu, qui conteste son éviction, compte organiser un congrès du parti le 24 février.
Pour Charles Ndayiziga, directeur du Centre de d’alerte et de prévention des conflits de Bujumbura, beaucoup de Burundais ont été surpris par « ce tournant, ce virage » du CNDD-FDD. Cependant, la décision du congrès extraordinaire « a dû avoir été mûrie » et l’opération menée de manière discrète, a expliqué M. Ndayiziga dans un entretien avec Lamia Gritli. Pour le directeur du Centre de d’alerte et de prévention des conflits de Bujumbura, le congrès de Ngozi constitue « une rupture avec la première année d’exercice du pouvoir » par le CNDD-FDD.
Après l’éviction de Rajabu, on s’attend à « une nouvelle redistribution des positions » pour donner au président Nkurunziza et au parti les moyens de changer de direction, a expliqué M. Ndayiziga, ajoutant que l’objectif est d’instaurer une « démocratie participative » et non « une démocratie autoritaire. »