Il est désormais clair que les élections ivoiriennes ne pourront pas se tenir en octobre comme initialement convenu. Les leaders de la CEDEAO se réunissent vendredi, à Abuja, pour se pencher sur de nouvelles options. C’est dans ce contexte que le président du Front populaire ivoirien, Pascal Afi Nguessan a accordé une interview à Idriss Fall. Pour M. Nguessan, le processus de paix initié depuis Marcoussis a échoué et il faut un nouveau cadre.
« De notre point de vue, l’échec résulte du refus des rebelles de désarmer,» a souligné M. Afi Nguessan. Selon le président du FPI, toutes les concessions ont été faites. L’éligibilité d’Alassane Ouattara a été reconnue et maintenant qu’il faut désarmer et aller aux élections, les rebelles se livrent à des manœuvres dilatoires, a martelé M. Nguessan. Le président du FPI appelle à l'abandon du désarmement volontaire. « Il faut que, aujourd’hui, le désarmement soit une obligation et qu’il ait lieu immédiatement,» a martelé M. Afi Nguessan, ajoutant que le président Laurent Gbagbo devra demeurer à la tête du pays jusqu'à ce que les élections se tiennent.
Le président du FPI a assuré n’avoir lancé « aucune menace contre les ressortissants ouest-africains. » Afi Nguessan a, par contre, dit avoir appelé les pays de la sous-région à se garder de prendre des décisions qui nuiraient aux intérêts communs de leurs pays et de la Cote d’Ivoire.
La CEDEAO juge les propos de M. Nguessan « irresponsables, inflammatoires et inacceptables. » Ceux-ci constituent « un affront à l’endroit de la région qui est en train de tout faire pour trouver une issue heureuse à la crise ivoirienne,» a fait savoir Adrienne Diop, responsable de la Communication de la CEDEAO à Abuja. Selon Mme Diop, la CEDEAO a averti M. Nguessan qu’il sera tenu responsable de tout ce qui pourrait arriver aux ressortissants des pays de la CEDEAO vivant en Côte d’Ivoire.