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Trois fondations américaines au secours de l’agriculture africaine


La Fondation Bill et Melinda Gates, le milliardaire George Soros et la Fondation Rockefeller vont contribuer 200 millions de dollars en appui à la lutte contre la pauvreté et la faim en Afrique. Un partenariat entre les fondations Gates et Rockefeller, appelé Alliance pour une révolution verte en Afrique, se donne pour objectif d’augmenter la productivité dans les petites exploitations agricoles.

« Je tiens à souligner que c’est un effort à long terme, et qui, nous l’espérons, non seulement augmentera la productivité agricole, mais permettra à des millions de personnes d’échapper à la pauvreté extrême tout en réduisant la faim, » a expliqué Bill Gates. « L’Afrique sub-saharienne est le seul endroit au monde où les gens ont moins à manger année après année. Aujourd’hui, les agriculteurs de la région sont forcés de relever des défis que leurs parents ne pouvaient même pas imaginer, » souligne un communiqué de la Fondation Gates.

La Fondation Gates a contribué à hauteur de 100 millions de dollars à ce nouveau projet, la Fondation Rockefeller a donné 50 millions de dollars. De son côté, le financier et philanthrope américain George Soros a annoncé son intention d’investir 50 millions de dollars dans un projet de développement destiné à montrer que des investissements ciblés peuvent mettre un terme à l’extrême pauvreté dans les villages africains.

L’Alliance pour une révolution verte en Afrique se fixe trois buts principaux:

- La mise au point de variétés de produits agricoles mieux adaptées aux conditions locales en Afrique. Il s’agirait de développer une centaine de nouvelles variétés en cinq ans.

- La formation d’éleveurs et experts agricoles africains qui peuvent diriger cette initiative après sa mise en place.

- L’amélioration de la disponibilité et de la variété des semences fournies aux agriculteurs africains.

La première Révolution verte, celle des années 1950 et 1960, avait permis de doubler la production alimentaire mondiale, mais elle n’a guère profité à l’Afrique, les producteurs étant trop dispersés, les infrastructures trop négligées, et les dirigeants préférant accorder priorité à d’autres secteurs. Selon la FAO, la situation a beaucoup évolué, comme le notait aujourd’hui le directeur général de l’organisation, Jacques Diouf. « Les leaders africains ont décidé de porter à 10 pour cent du budget national les allocations en faveur de l’alimentation et de l’agriculture, » a dit M. Diouf qui a, lui aussi, appelé à une deuxième Révolution verte.

Pour l’instant, les réactions à la création de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique sont positives. « C’est mieux que d’essayer d’envoyer des vivres aux gens, » estime Rashid Nuri, un consultant en agrobusiness qui a travaillé cinq ans au Nigeria et trois ans au Ghana. La nouvelle alliance ne propose rien de nouveau, fait-il remarquer, mais il sera essentiel d’assurer le financement à long terme de l’initiative. Car il ne suffira pas d’augmenter les rendements des agriculteurs. Encore faudra-t-il améliorer et maintenir les infrastructures et les moyens de transports pour qu’ils puissent mieux commercialiser leurs récoltes.

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