Vingt ans de travaux forcés et six millions de F CFA d’amende pour faux et usage de faux, telle est la sentence infligée à l’ex-président centrafricain Ange Félix Patassé et à son conseiller Luis Sanchez par la Cour criminelle de Bangui. Jugés par contumace, les deux hommes sont également condamnés à payer 7 milliards de F CFA de dommages et intérêts à l’Etat centrafricain. Ils étaient accusés de « faux et usage de faux » en rapport avec les dix années d’Ange-Félix Patassé à la tête du pays. Patassé, qui vit en exil au Togo, a dénoncé cette sentence, soutenant qu’il demeure le président légal de la RCA.
Les procès par contumace laissent « un goût d’inachevé », a dit l’ancien Premier ministre centrafricain Martin Ziguélé, président du Mouvement pour la libération du peuple centrafricain (MLPC), le parti de M. Patassé. Dans un entretien avec Lamia Gritli, M. Ziguélé a fait remarquer qu’il n’y a pas eu de débats contradictoires lors du procès. Les accusés n’ont pas eu l’occasion de s’expliquer, a-t-il relevé.
M. Ziguélé estime que la condamnation de l’ancien président Patassé n’aura pas d’impact sur le MLPC. Les divergences au sein du parti ont été aplanies lors du congrès extraordinaire tenu du 22 au 24 juin, si bien que les militants reconnaissent désormais un seul parti et un seul chef, a-t-il déclaré.