La secrétaire d’Etat adjointe américaine pour les Affaires africaines, Jendayi Frazer, a quitté Washington vendredi pour le Soudan. Le président Bush lui a confié la mission d’exercer des pressions sur le gouvernement soudanais afin qu’il accepte le déploiement d’une force onusienne de maintien de la paix au Darfour.
Madame Frazer a déclaré qu’elle est confiante qu’une transition à une force onusienne se fera dans cette région malgré les objections des officiels soudanais qui disent qu’une telle force violerait la souveraineté du Soudan. Le Conseil de Sécurité se réunit la semaine prochaine pour étudier un projet de résolution qui demandera à une force onusienne de prendre la relève des troupes de l’Union africaine. Madame Frazer a dit qu’elle s’attend à l’adoption de cette résolution d’ici la fin du mois.
Dans un entretien, de Khartoum, avec Timothée Donangmaye, Roland Marchal, chercheur au CNRS à Paris et rédacteur en chef de la revue « Politique africaine », explique que Khartoum redoute qu’une force onusienne au Darfour arrête des responsables soudanais dans cette région, la résolution 1593 permettant la saisine de la Cour pénale internationale au sujet des crimes commis au darfour. Le Soudan fait valoir, notamment auprès de la Ligue arabe, qu’au regard de la situation au Proche-Orient par exemple, le besoin de Casques bleus est plus pressant dans cette région-là plutôt qu’au Soudan, a dit M. Marchal.
A propos de l’arrestation, par les autorités tchadiennes, de huit dirigeants du Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE), un des groupes rebelles du Darfour, Roland Marchal fait remarquer que certains groupes rebelles tchadiens au Soudan semblent plutôt se renforcer. Il n’exclut pas que des voix s’élèvent dans l’entourage du président tchadien Idriss Déby Itno pour demander la remise en liberté des responsables du MJE.