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Tchad: Rupture entre N’Djaména et Khartoum


Le président tchadien Idriss Déby Itno s’en prend au Soudan après sa victoire, jeudi, sur les rebelles du Front uni pour le changement (FUC), à N’djaména. Lors d’un rassemblement vendredi, dans la capitale tchadienne, Idriss Déby Itno a annoncé que le Tchad coupait tous ses liens diplomatiques avec le Soudan, pays qu’il accuse de soutenir les rebelles responsables de l’attaque contre N’Djaména.

Le président tchadien a aussi déclaré que son gouvernement comptait expulser les quelques 200.000 réfugiés soudanais en territoire tchadien d’ici le 30 juin, à moins que la communauté internationale ne stoppe les efforts du Soudan pour déstabiliser le Tchad. Pour sa part, le ministre soudanais des Affaires étrangères, Lam Akol, a nié, dans un communiqué, toute implication de son pays dans les affaires internes tchadiennes.

Des rebelles faits prisonniers lors des combats de jeudi ont été présentés publiquement à N’Djaména. Le gouvernement tchadien précise que les affrontements ont fait au moins 350 morts. Dans un entretien avec Timothée Donangmaye, notre correspondant à N’djaména, Evariste Ngaralbaye, est revenu sur le rassemblement de N’Djaména, expliquant que les prisonniers ont été présentés comme étant des mercenaires soudanais.

Il a souligné que l’aviation française a transporté des renforts militaires tchadiens vers Sahr, ville du Sud du Tchad, après l’annonce de l’occupation, par les rebelles, de la localité de Kyabé. Plusieurs habitants de N’Djaména ainsi que de nombreux diplomates se sont réfugiés au Cameroun, a souligné notre correspondant.

Roland Marchal, chercheur au CNRS à Paris et rédacteur en chef de la revue « Politique africaine » a expliqué à Timothée Donangmaye que la rupture avec Khartoum permet à N’Djaména de mettre tous ses problèmes sur le dos du Soudan. Cependant, le fond du problème tchadien demeure, a dit Roland Marchal, estimant que le président Idriss Déby Itno refuse toujours d’ouvrir le jeu politique.

Sur le plan économique, N’Djaména a annoncé son intention de suspendre la production pétrolière nationale mardi, 18 avril, si le gouvernement n’arrive pas à résoudre sa querelle avec la Banque Mondiale sur l’usage des revenus du pétrole. Le ministre tchadien des droits de l’Homme, Abderramane Djasnabaille, a lancé cet avertissement vendredi.

La Banque mondiale a suspendu l’octroi de 124 millions de dollars d’aide au Tchad et bloqué un compte bancaire de Londres par lequel transitent les revenus pétroliers du pays. Cette décision est intervenue après la décision du parlement tchadien de supprimer le fonds réservant 10% de la manne pétrolière aux générations futures. Le Tchad exige le déblocage du compte bancaire de Londres, a déclaré le ministre Djasnabaille.

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