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Guinée: l'ex-numéro deux de la junte condamné à cinq ans de prison pour désertion.


Le chef de la junte guinéenne, Mamadi Doumbouya, prête serment en tant que président intérimaire à Conakry, en Guinée, le 1er octobre 2021.
Le chef de la junte guinéenne, Mamadi Doumbouya, prête serment en tant que président intérimaire à Conakry, en Guinée, le 1er octobre 2021.

L'ancien chef d’état-major de l'armée guinéenne et ex-numéro deux de la junte au pouvoir a été condamné vendredi à cinq ans de prison ferme pour "désertion à l'étranger" et "détention illégale d’armes" par un tribunal militaire, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le Général Sadiba Koulibaly était le numéro deux de la junte dirigée par le général Mamadi Doumbouya au moment de la prise du pouvoir par les militaires lors du coup d'État de septembre 2021.

Il avait été nommé dans la foulée chef d'état major de l'armée, un poste qu'il a occupé jusqu'en mai 2023.

Chargé d'affaires à l'ambassade de Guinée à Cuba depuis lors, Sadiba Koulibaly avait quitté la Havane au mois de mai pour rentrer en Guinée, afin selon lui de réclamer le paiement des salaires de personnels de l'ambassade.

Il a été interpellé le 4 juin en Guinée avec six autres militaires, ses gardes du corps, au motif que ce déplacement n'avait pas été autorisé par sa hiérarchie et qu'il avait ainsi abandonné son poste.

Des armes ont également été saisies au domicile de l'officier, selon le colonel Aly Camara, procureur militaire.

Le parquet avait requis dix ans de prison ferme.

La défense a dénoncé une "machination" contre le haut gradé et annoncé avoir fait appel. "C'est une décision scandaleuse" a déclaré à l'AFP Me Lancinè Diabaté, avocat de Sadiba Koulibaly. "C'est téléguidé, les accusations ne tiennent pas", a-t-il dit.

Les six gardes du corps de l'accusé ont été rélaxés.

Près de trois ans après le coup d'Etat qui a renversé le Président Alpha Condé en septembre 2021, la perspective d'un retour à l'ordre constitutionnel en Guinée ne cesse de s'éloigner.

La junte a déjà fait savoir qu'elle manquerait à l'engagement, initialement pris sous la pression internationale, de céder la place à un régime civil d'ici à fin 2024.

Le Premier ministre, Amadou Oury Bah, a refusé mercredi de s'engager formellement sur un retour des civils au pouvoir en 2025.

Il a cité parmi les préalables la tenue d'un référendum constitutionnel que le général Mamadi Doumbouya s'est engagé selon lui à organiser d'ici à la fin de l'année. Aucun projet de Constitution n'a été rendu public à ce jour.

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