L'arrestation en Russie d'un journaliste américain montre que les menaces contre les journalistes du monde entier augmentent "considérablement", a déclaré vendredi la dirigeante de l'agence américaine qui supervise les médias financés par les Etats-Unis, dont la Voix de l'Amérique (VoA).
"Nous avons vu les menaces contre les journalistes du monde entier augmenter considérablement d'année en année", a déclaré à l'AFP, à La Haye, Amanda Bennett, PDG de l'Agence américaine des médias internationaux (USAGM), interrogée au sujet de l'arrestation du journaliste du Wall Street Journal Evan Gershkovich.
Le climat de désinformation et d'intimidation contre les journalistes démontre une fois de plus la nécessité de médias capables d'atteindre les populations dans des pays comme la Chine, l'Iran et la Russie, a ajouté la patronne de cette agence indépendante chargée du contrôle des radios et télévisions internationales financées par le gouvernement américain.
"Le journalisme n'est pas un crime. Les gens ne devraient pas être détenus. Les gens ne devraient pas être arrêtés pour avoir fait des reportages", a-t-elle ajouté alors que M. Gershkovich est détenu en Russie pour des soupçons d'espionnage, un cas sans précédent dans l'histoire récente du pays.
Mme Bennett, dont l'agence supervise également Radio Free Europe/Radio Liberty, Radio Free Asia, Radio Marti axée sur Cuba et d'autres médias, était aux Pays-Bas pour diriger la délégation américaine au "Sommet pour la démocratie" du président Joe Biden. L'audience des médias chapeautés par son agence a bondi après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la gestion chinoise du Covid et les manifestations dirigées par des femmes en Iran, a-t-elle également souligné.
"Lorsqu'il y a une crise dans un pays où ils ne font pas confiance à leur propre gouvernement pour leur dire la vérité, ils se tournent vers nous", a déclaré Mme Bennett, affirmant atteindre "environ 10%" de la population russe à l'intérieur de la Russie. Après une période tumultueuse pour l'agence lorsqu'elle était dirigée par une personne nommée par le président Donald Trump, l'USAGM a retrouvé le sens "sens de sa mission", a ajouté Mme Bennett.
"Nous avons l'impression que c'est le moment pour lequel nous avons été créés", a déclaré Mme. Bennett. Cette journaliste lauréate du prix Pulitzer avait elle-même démissionné de son poste de directrice de la radio VoA après la nomination à la tête de l'USAGM par M. Trump de Michael Pack, un producteur de films conservateurs.
