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Le Conseil de sécurité de l'ONU examine la piraterie dans le golfe de Guinée


Le Conseil de sécurité des Nations Unies tient une réunion d'urgence au siège des Nations Unies, au milieu de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, au siège des Nations Unies à New York, États-Unis, le 13 mai 2022.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies tient une réunion d'urgence au siège des Nations Unies, au milieu de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, au siège des Nations Unies à New York, États-Unis, le 13 mai 2022.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mardi à l'unanimité une résolution pour intensifier la lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée, point noir des armateurs et qui coûterait près de deux milliards de dollars par an à la région.

Rédigée par la Norvège et le Ghana, membres non permanents du Conseil, la résolution "condamne fermement la piraterie et les vols à main armée en mer, y compris les actes de meurtre, les enlèvements et les prises d'otages, dans le golfe de Guinée".

Après un vote favorable des 15 membres du Conseil de sécurité, Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice à l'ONU des Etats-Unis, qui président le Conseil en mai, a annoncé que la résolution "2634 (2022) avait été adoptée à l'unanimité".

Le texte exhorte "les Etats membres de la région du golfe de Guinée à agir rapidement, aux niveaux national et régional, avec l'appui de la communauté internationale (...), pour développer et mettre en oeuvre des stratégies de sécurité maritime".

La résolution demande aux "Etats membres de la région de criminaliser la piraterie et les vols à main armée en mer dans le cadre de leur législation nationale".

Pour l'ambassadrice de Norvège à l'ONU, Mona Juul, avec "plus de 1.000 navires qui traversent chaque jour les eaux du golfe de Guinée", la piraterie concerne aussi les "dizaines de pays qui investissent en Afrique centrale et méridionale".

"Deux milliards de dollars par an"

Citant des chiffres de l'ONU, Mme Juul a évalué à "deux milliards de dollars par an" le coût de la piraterie dans le golfe de Guinée.

"Au-delà des eaux territoriales, il faut absolument une coopération en haute mer" où les pirates s'aventurent de plus en plus, avait indiqué à l'AFP, avant le vote, un responsable de l'ONU, soulignant les "faibles capacités militaires" des régimes africains.

Le golfe de Guinée, dont les eaux riches en hydrocarbures et ressources halieutiques bordent une vingtaine de pays, s'étend sur 5.700 km du Sénégal à l'Angola. Quelque 99% des marins enlevés par des pirates en 2020 travaillaient dans le golfe de Guinée, selon un rapport de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et de l'institut de recherche Stable Seas.

Les groupes de pirates concentrés dans le delta du Niger qui donne sur le golfe de Guinée "gagnent peut-être cinq millions de dollars de revenus directs par an grâce au vol et à la prise d'otages", indique ce rapport.

Mais "le coût total de la piraterie pour les Etats côtiers du golfe de Guinée (représente) au moins 1,925 milliard par an" en pertes directes et indirectes, précise le document.

La région a enregistré 52 attaques de pirates en 2021, contre 115 en 2020, selon le Maritime Information Cooperation & Awareness Center, qui souligne les actions déjà engagées contre l'insécurité en mer.

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