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La Banque centrale du Nigeria abolit les monnaies virtuelles


Un couple devant un distributeur de la monnaie virtuelle Bitcoin à Hong Kong, le 8 décembre 2017. (AP Photo/Kin Cheung)
Un couple devant un distributeur de la monnaie virtuelle Bitcoin à Hong Kong, le 8 décembre 2017. (AP Photo/Kin Cheung)

La Banque centrale du Nigeria (CBN) a publié vendredi une directive ordonnant aux banques et à l’ensemble des établissements financiers qui opèrent dans le pays de bloquer les transactions de monnaies virtuelles.

En pratique, cette directive interdit aux résidents de la plus grande économie d'Afrique d’acheter, vendre ou maintenir ces monnaies virtuelles dans leurs comptes domiciliés dans le pays.

A travers cette directive signée par le directeur du contrôle bancaire, Bello Hassan, et le chef du département des systèmes de paiement, Musah Jimoh, la CBN ordonne aux institutions financières de "fermer immédiatement" les comptes qui achètent ou détiennent des monnaies virtuelles.

Avertissant que "toute violation de cette directive entraînera des sanctions sévères", la banque centrale a indiqué que sa décision était motivée par "le risque associé aux transactions en monnaie cryptée".

La décision de la CBN fait suite à une circulaire antérieure publiée en 2017, qui mettait en garde les institutions financières contre les monnaies électroniques.

Elle intervient aussi à un moment où les transactions des monnaies crypto Bitcoin et DogeCoin ont connu une hausse vertigineuse, sous l'impulsion des influenceurs des réseaux sociaux, dont le multimilliardaire Elon Musk.

Les tweets en faveur de la monnaie virtuelle Dogecoin, publiés par le PDG de Tesla et fondateur de SpaceX, désormais l’homme le plus riche de la planète, ont propulsé cette monnaie avec un bond de 44%, selon le site d’informations Market Watch.

C’est justement ce type de mouvements imprévisibles qui inquiète les gouverneurs des banques centrales, aussi bien au Nigeria qu’aux États-Unis, surtout à un moment où les économies peinent à se remettre des effets liés à la pandémie du nouveau coronavirus.

La directive de la banque centrale nigériane a suscité incrédulité et colère parmi les citoyens, selon le quotidien Punch. "Ils craignent ce qui va arriver. L'argent, c’est le pouvoir ! Ceux qui ont le plus d'argent contrôlent tout. C'est ce qu'ils craignent", a tweeté un jeune entrepreneur. "On devrait manifester contre cette folie! !! Quelle est leur foutue raison ?", s’insurge une autre internaute.

Aucune garantie étatique

Pour rappel, le terme "crypto-monnaie" fait référence à des unités monétaires virtuelles qui, contrairement à la monnaie traditionnelle comme le naira, le dollar ou le franc CFA, ne sont pas garanties par un gouvernement.

La plus connue, Bitcoin, a été lancée en 2008 dans une note conceptuelle signée par Satoshi Nakamoto, un nom fictif.

Ce document, dont les véritables auteurs restent inconnus à ce jour, introduit le concept de "blockchain" ou chaîne de blocs, un mécanisme électronique décentralisé, ouvert et public permettant d'authentifier les transactions en temps réel et de prévenir la fraude.

Depuis son introduction en 2008, la "blockchain" a été largement acceptée comme une puissante innovation. De grandes entreprises, dont Samsung, Microsoft et Facebook, ont mené ou testent actuellement divers concepts dérivés de cette technologie dans des domaines variés, qui vont bien au-delà du secteur de la finance.

Les Nigérians adoptent de plus en plus la monnaie virtuelle Bitcoin
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