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Les Tchadiens lancent l’enseignement radiotélévisé pour les élèves confinés, sans trop y croire


Les de classes sont vides depuis le 20 mars à cause du Covid-19, le 11 mai 2020. (VOA/André Kodmadjingar)
Les de classes sont vides depuis le 20 mars à cause du Covid-19, le 11 mai 2020. (VOA/André Kodmadjingar)

Les établissements scolaires et universitaires sont fermés depuis le 20 mars, par mesure de prévention pour empêcher la propagation du coronavirus. Un enseignement radiotélévisé a été initié pour aider les élèves des classes de troisième et terminale à bien préparer les examens.

A cause du coronavirus, les enfants sont en congés forcés et leur éducation incombe entièrement aux parents. Certains se font beaucoup de souci pour l’avenir de leurs enfants, car pour eux, l’école est le chemin vers la réussite.

Djakasnabaye Nekob, parent d'élève au Tchad, le 11 mai 2020. (VOA/André Kodmadjingar)
Djakasnabaye Nekob, parent d'élève au Tchad, le 11 mai 2020. (VOA/André Kodmadjingar)

"C’est vraiment de l’inquiétude et à la limite de la peur parce qu’on ne sait pas quand les écoles vont reprendre et quel sera le sort de ces enfants. Notre souhait, c’est de voir nos enfants aller à l’école et puis progresser", confie Djakasnabaye Nekob, l’un des parents d’élèves habitant le 7e arrondissement de N’Djamena.

Pour autant, il ne se décourage pas. Comme lui, d’autres responsables de familles s’organisent pour apprendre aux enfants les règles de calcul et la lecture pour rehausser leur niveau.

Le gouvernement a conçu un programme spécial en français et quelques matières scientifiques qui est dispensé sur les chaînes de radio et télévision nationales.

Le caractère unilatéral de l’enseignement radiotélévisé présente de profondes lacunes pour les élèves qui doivent passer les examens de fin d’année.

Beaucoup n’ont pas l’occasion de poser des questions aux enseignants pendant qu’ils dispensent les cours. D’autres affirment qu’ils ne disposent pas de téléviseur chez eux se contentent d'écouter à la radio sans support visuel.

Ndongar Deoungar, inspecteur de l'enseignement secondaire à la retraite, le 11 mai 2020. (VOA/André Kodmadjingar)
Ndongar Deoungar, inspecteur de l'enseignement secondaire à la retraite, le 11 mai 2020. (VOA/André Kodmadjingar)

Pour Ndongar Deoungar, inspecteur de l’enseignement secondaire à la retraite, les conditions ne sont pas réunies pour parler d’enseignement à distance au Tchad.

Pour lui, c’est un enseignement au hasard parce qu’il est impossible que les enseignants sachent si les élèves ont compris.

Il suggère de mettre sur pied un pool d’enseignants au niveau des établissements ou des inspections pédagogiques pour recevoir le feedback des élèves qui suivent les cours à distance. "Si cette pandémie persiste, il va de soi qu’on ira vers une année blanche", conclut l’inspecteur.

Les mêmes craintes animent les étudiants de différentes universités de N’Djamena.

Pour Massouda Samuel Bourmassou, étudiant en licence 2 à la faculté des sciences juridiques et politiques, la saison des pluies avance à grands pas et l’année blanche est inévitable.

"Si le gouvernement n’est pas capable d’organiser les cours en ligne comme dans d’autre pays, je crois que le Tchad va reculer de 10 pas en arrière", a-t-il déclaré.

Les cours en ligne pourraient être une solution, a condition que chaque élève ait accès à un ordinateur ou un téléphone mobile, ce qui est un luxe pour beaucoup de jeunes Tchadiens.

Et même pour ces rares jeunes assez nantis pour avoir ces outils informatiques, le coût de la connexion internet est prohibitif et la fiabilité du service est capricieuse. Pour les provinces, c'est tout simplement un rêve lointain.

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