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Syrie: plus de 38.000 déplacés en cinq jours dans le nord-ouest, selon l'ONU


L'ex-ville syrienne rebelle de Douma à la périphérie de Damas, Syrie, 17 avril 2018.
L'ex-ville syrienne rebelle de Douma à la périphérie de Damas, Syrie, 17 avril 2018.

Plus de 38.000 personnes ont été déplacées en cinq jours dans le nord-ouest de la Syrie, a annoncé vendredi l'ONU, en référence à un secteur visé par des raids aériens quasi-quotidiens du régime syrien et son allié russe, selon une ONG.

Ces derniers jours, l'aviation russe et celle du régime ont concentré leurs frappes sur l'ouest de la province d'Alep, où des territoires sont tenus par des djihadistes et des rebelles, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Les Nations unies sont "profondément préoccupées" par les déplacements en hausse dans le nord-ouest syrien, "des informations quasi-quotidiennes faisant état de frappes aériennes et de tirs d'artillerie dans le secteur", a indiqué à l'AFP David Swanson, un porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (Ocha).

"Entre le 15 et le 19 janvier, plus de 38.000 déplacés sont partis, principalement de l'ouest d'Alep" vers d'autres territoires de la province ou des secteurs d'Idleb, a-t-il précisé dans un communiqué.

La province d'Idleb et certaines zones des régions voisines d'Alep, de Hama et de Lattaquié, sont dominées par les djihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda). Des groupes rebelles y sont aussi présents.

Depuis début décembre, 358.000 personnes ont été déplacées dans le nord-ouest syrien, en grande majorité des femmes et des enfants, selon l'ONU.

- "Grave catastrophe humanitaire" -

"Cette dernière escalade a ouvert un nouveau front dangereux dans le conflit", a déploré le Comité international de Secours (IRC). "Nous sommes déjà en plein dans une grave catastrophe humanitaire", a ajouté l'ONG dans un communiqué.

"Les camps (de déplacés) sont pleins, les services de santé sont débordés, la majorité vit dans des tentes fragiles où s'entassent plusieurs occupants et qui sont régulièrement inondées quand il pleut", selon l'IRC.

Ces derniers jours, des dizaines de civils ont été tués dans l'ouest de la province d'Alep et à Idleb, principalement dans des raids de l'aviation russe, selon l'OSDH.

Moscou a nié toute "mission de combat". L'Observatoire détermine les auteurs des raids à partir du type d'avion utilisé, du lieu de la frappe, des plans de vol et des munitions utilisées.

Vendredi, l'aviation du régime et de son allié russe ont bombardé plusieurs villages d'Alep et d'Idleb selon l'Observatoire, qui n'a pas fait état de victimes dans l'immédiat.

Le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, avait estimé que l'escalade pourrait constituer un prélude à une offensive du régime, qui cherche à sécuriser la ville d'Alep, à portée de tirs des roquettes des djihadistes et des insurgés, mais aussi l'autoroute reliant la ville, tenue par le gouvernement, à la capitale Damas.

La région d'Idleb a déjà été le théâtre d'une offensive d'envergure entre avril et août 2019 ayant tué près d'un millier de civils, selon l'OSDH. Le pouvoir syrien, qui contrôle désormais plus de 70% du pays, s'est dit déterminé à reconquérir l'intégralité du secteur.

La Syrie est ravagée depuis 2011 par un conflit qui a fait plus de 380.000 morts et des millions de déplacés.

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