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Le président du Botswana juge le départ de son prédécesseur bon pour le parti au pouvoir


L'ex- président du Botswana, Seretse Ian Khama et son successeur Mokgweetsi Masisi à Serowe, le 27 mars 2018.
L'ex- président du Botswana, Seretse Ian Khama et son successeur Mokgweetsi Masisi à Serowe, le 27 mars 2018.

Le président du Botswana Mokgweetsi Masisi s'est dit convaincu dimanche que le départ de son prédécesseur et ancien mentor Ian Khama de la présidence en 2018 va permettre d'améliorer le score du parti au pouvoir aux élections générales de mercredi.

L'opposition entre M. Khama et son ancien vice-président Masisi a ébranlé le Parti démocratique du Botswana (BDP), qui gouverne ce pays d'Afrique australe depuis son indépendance en 1966 et pourrait être confronté au scrutin le plus difficile de son histoire.

Au pouvoir depuis 2008, Ian Khama a quitté ses fonctions en avril 2018 pour respecter la Constitution qui limite à 10 ans le mandat présidentiel. Il a passé le relais à son vice-président Mokgweetsi Masisi mais leurs relations se sont rapidement dégradées. M. Khama a claqué la porte du BDP en mai, en accusant M. Masisi de dérive autocratique.

Dans un entretien avec l'AFP, le président Masisi laisse la porte ouverte à un retour de M. Khama au sein du BDP, tout en affirmant que sa politique impopulaire a découragé tout soutien au parti. "C'est pourquoi nous avons obtenu 47% des voix" aux élections "très difficiles" de 2014, estime-t-il, interrogé dans les jardins de sa résidence officielle à Gaborone. C'était la première fois que le BDP remportait moins de 50 % des suffrages.

Depuis avril 2018, "nous avons dû nous réorganiser, nous identifier à nouveau", ajoute-t-il. Cela a impliqué de démanteler plusieurs politiques-clés de M. Khama, notamment d'assouplir les horaires stricts du commerce de l'alcool qu'il avait institués et de lever l'interdiction de la chasse aux éléphants.

M. Masisi déplore également l'intrusion des "horribles" services de renseignement dans la vie privée des Botswanais. En janvier, il avait limogé le chef du renseignement, un proche allié de Ian Khama.

Il reproche aussi à son prédécesseur d'avoir entretenu des relations "frictionnelles" et "litigieuses" avec les fonctionnaires et les syndicats.

Depuis son départ du BDP, Ian Khama a soutenu l'opposition.

"Pour nous, la valeur de ce qui reste est beaucoup plus grande et plus importante que la perte que nous avons subie" avec son départ, a déclaré M. Masisi.

Ayant abandonné les politiques impopulaires du président Khama, le BDP "va certainement faire beaucoup mieux", estime-t-il, prévoyant une "victoire écrasante" mercredi.

Il exprime cependant l'espoir que Ian Khama réintègrera le BDP. "En fait, nous nous apprécions beaucoup mutuellement (...) J'ai beaucoup de respect pour lui", dit-il. "Alors j'essaie de le ramener (...), j'espère qu'on va le ramener là où il doit être".

Le président Masisi rejette également les affirmations de l'opposition selon lesquelles elle remportera les élections. "Ils n'ont aucune chance parce que c'est le parti le plus fourbe (...) Ce sont de mauvais garçons".

Le leader de l'opposition, Duma Boko, avait affirmé samedi qu'il obtiendrait plus de 50% des voix aux législatives.

Un peu moins d'un million d'électeurs sont appelés à participer aux élections législatives et locales de mercredi.

Le président du Botswana est élu par l'Assemblée nationale, qui compte 57 sièges, issue des élections.

Avec AFP

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