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Soudan: cinq morts dans la dispersion du sit-in, selon le comité de médecins


Des protestataires demandant "Liberté, justice, et paix", au sit-in devant le QG de l'armée à Khartoum, au Soudan, le 2 mai 2019
Des protestataires demandant "Liberté, justice, et paix", au sit-in devant le QG de l'armée à Khartoum, au Soudan, le 2 mai 2019

Cinq personnes sont mortes lundi dans la dispersion du sit-in de manifestants devant le siège l'armée à Khartoum, a indiqué le Comité central des médecins soudanais, proche du mouvement de contestation, dans un nouveau bilan.

"Trois (autres) personnes ont été tuées sous les balles du Conseil militaire, portant le nombre de martyrs du massacre (...) à cinq", a déclaré le Comité dans un communiqué. Il a ajouté avoir enregistré "un nombre important de blessés graves ayant nécessité des interventions chirurgicales et le placement en soins intensifs".

- La tentative de dispersion du sit-in "doit cesser" , dit l'ambassade américaine
La dispersion par les autorités militaires du sit-in du mouvement de contestation devant le QG de l'armée à Khartoum "doit cesser", a déclaré lundi l'ambassade américaine au Soudan.

Cette opération des "forces de sécurité soudanaises" est "injustifiée et doit cesser", a écrit sur son compte Twitter l'ambassade américaine, selon laquelle le Conseil militaire au pouvoir en "porte la responsabilité".

Le sit-in devant le QG de l'armée à Khartoum vise à réclamer le transfert du pouvoir aux civils.

Les relations entre les militaires et la contestation se sont récemment tendues à la suite de l'échec de négociations puis des mises en garde du Conseil militaire qui dirige le pays depuis le 11 avril --après la destitution du président Omar el-Béchir-- envers le mouvement de contestation.

L'Association des professionnels soudanais (SPA), acteur majeur de la contestation, a condamné un "massacre" appelant les Soudanais à "la désobéissance civile totale pour renverser le Conseil militaire perfide et meurtrier".

L'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation dont fait partie la SPA, a appelé à des "marches pacifiques et des cortèges dans les quartiers, les villes, les villages", appelant à "renverser le Conseil militaire".

Depuis le 6 avril, des milliers de manifestants campent devant le siège de l'armée à Khartoum. Après avoir demandé le soutien des militaires contre le président Omar el-Béchir, ils réclament désormais le départ du pouvoir des généraux.

Des négociations entre les deux camps visant à former un Conseil souverain, censé assurer la transition politique pour trois ans, ont échoué le 20 mai et le Conseil militaire a dénoncé des débordements autour du sit-in, les qualifiant de "menace pour la sécurité et la paix publiques" et promettant d'agir "avec détermination" face à cette situation.

- Appui saoudien -

Plusieurs personnes ont été tuées ces derniers jours dans des circonstances peu claires à proximité du lieu du sit-in.

Des soldats et des agents des forces de sécurité avaient été déployés samedi autour de la rue du Nil, près du lieu du sit-in, empêchant l'accès à cette zone.

La SPA avait accusé le même jour les militaires de "planifier de façon systématique et de s'employer à disperser le sit-in pacifique (...) avec une force et une violence excessives".

Une grève générale a été observée les 28 et 29 à travers le pays par le mouvement de contestation, mobilisant divers secteurs d'activité.

Le 31, des centaines de Soudanais avaient manifesté, eux, en soutien à l'armée dans la capitale.

Le lendemain, le patron de l'ONU Antonio Guterres avait exhorté les deux parties à reprendre les négociations.

Le chef du Conseil militaire au pouvoir, Abdel Fattah al-Burhane, s'est rendu récemment en Egypte, aux Emirats arabes unis et en Arabie saoudite, trois pays qui lui ont affiché leur soutien.

A la tête du Soudan pendant près de 30 ans, Omar el-Béchir a été destitué et arrêté par l'armée le 11 avril sous la pression d'un mouvement inédit déclenché le 19 décembre par la décision des autorités de tripler le prix du pain dans un pays miné par une grave crise économique.

Avec AFP

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