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Début du procès de Baba Ladé au Tchad


La cour de justice de N’Djamena, au Tchad, le 8 novembre 2007.
La cour de justice de N’Djamena, au Tchad, le 8 novembre 2007.

Le procès du ministère public contre l’ex-chef rebelle Mahamat Abdelkader, alias Baba Ladé, s'est ouvert jeudi matin devant la chambre d’accusation au palais de justice de N’Djamena, au Tchad.

Accusé de vol à main armé, de détention illégale d'armes (actions ayant exposé les Tchadiens aux représailles), d'assassinat, de rébellion et d’association des malfaiteurs, Mahamat Abdelkerim alias Baba Ladé a passé plus de quatre ans derrière les barreaux sans être jugé.

L'audience a été présidée par le président de la Chambre, Boukar Sicdick. Mais l'inculpé était absent en raison des problèmes de santé.

Au cours de cette audience, le ministère public à travers le parquet général a requis à la chambre d’accusation de renvoyer le dossier à la cour criminelle.

Selon les avocats de la défense, les faits reprochés à leur client datent de 2008 à 2012; ils ont été commis sur le territoire centrafricain et sont d’ailleurs déjà couverts par l’accord signé entre le pouvoir de N’Djamena et Baba Ladé en 2012. Et c'est cet accord qui a permis à Baba Ladé de retrouver la légalité avec ses éléments.

Nommé conseiller chargé de mission à la primature puis préfet de la grande Sido au Sud du Tchad, c’est à son dernier poste qu’il a eu des ennuis avec le pouvoir et a fui avec un de ses rapprochés en territoire centrafricain.

Pour l’avocat de Baba Ladé, Me Alain Kagombé, même si les autorités judiciaires ne reconnaissent pas l’accord qui lui a permis de transformer son mouvement rebelle en un parti politique, il prévoit une amnistie conformément à l’ordonnance 19 du 31 mai 2018 signé par Idriss Deby Itno.

Me Alain Kagombé a déclaré aux membres de la Chambre d’accusation que "si son client est toujours en prison, c’est parce qu’il a déclaré, lors de son arrestation à Bangui, que la Séléka (groupe armé centrafricain à dominance musulmane) entretiendrait d’excellents rapports avec N’Djamena".

Une déclaration considérée comme une trahison et qui n’a pas réjoui les autorités tchadiennes.

L’affaire a été renvoyée au 4 octobre prochain pour la délibération.

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