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Deux militants condamnés à six mois avec sursis au Tchad


L'entrée principale de la maison d'arrêt de N'Djamena, Tchad, le 17 février 2017. (VOA/André Kodmadjingar)
L'entrée principale de la maison d'arrêt de N'Djamena, Tchad, le 17 février 2017. (VOA/André Kodmadjingar)

Deux militants tchadiens arrêtés le mois dernier pour avoir contesté le régime du président Idriss Déby Itno ont été condamnés jeudi à six mois de prison avec sursis par un tribunal de N'Djamena.

"Nadjo Kaina et Betrand Solloh sont condamnés à six mois de prison avec sursis et sortiront sous peu de prison. Les avocats vont faire appel de la décision", a déclaré Laurent Duarte, président de la campagne Tournons la page pour l'alternance démocratique en Afrique, dans un SMS envoyé depuis Paris et reçu à Libreville.

Membres de TLP et du mouvement tchadien Iyina ("On est fatigués" en arabe local), MM. Kaina et Solloh ont été arrêtés les 6 et 15 avril, puis détenus sans charge et inculpés de "trouble à l'ordre public et incitation à la révolte". Le 27 avril, le procureur avait requis contre eux cinq ans de prison ferme devant le tribunal de grande instance de la capitale tchadienne.

Ils avaient été arrêtés quelques jours après avoir invité la population à exprimer son mécontentement face à la situation politique et économique lors d'une "journée Iyina" le 10 avril, un an après la réélection à la présidence d'Idriss Déby dès le premier tour.

Mercredi, un collectif d'ONG, dont Amnesty International, avait affirmé dans un communiqué que les deux activistes "ont été torturés pendant leur détention en secret".

"Le fait de réclamer plus de justice et de liberté ne saurait constituer ni au Tchad ni ailleurs une infraction. Ils n'auraient jamais dû être arrêtés ni détenus au secret. Les autorités doivent les libérer immédiatement et sans condition", ont déclaré les organisations signataires.

Un troisième militant, également arrêté en avril, a été relaxé le 27 avril par le même tribunal de la capitale tchadienne pour "infraction non constituée", selon ses avocats.

Dingamnayal Nely Versinis président du Collectif tchadien contre la vie chère (CTVC), était accusé d'"usurpation des titres et escroqueries". Il avait appelé les commerçants d'un marché de N'Djamena à faire grève contre l'augmentation des frais de stand.

Le Tchad, gouverné par une main de fer depuis 1990 par Idriss Déby, traverse une sévère crise économique et sociale en raison de la chute du pétrole.

Avec AFP

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