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Début d'une commission d'enquête sur la corruption sous Zuma


L'ancien président sud-africain, Jacob Zuma, au sortir du tribunal à Durban, le 8 juin 2018.
L'ancien président sud-africain, Jacob Zuma, au sortir du tribunal à Durban, le 8 juin 2018.

Une commission judiciaire d'enquête a commencé lundi à se pencher sur les multiples accusations de corruption au sommet de l'Etat sud-africain qui ont abouti à la démission prématurée en février dernier de l'ex-président Jacob Zuma.

Présidée par le vice-président de la Cour constitutionnelle Raymond Zondo, cette commission spéciale, dont les conclusions pourront être transmises au parquet à fin de poursuites, a ouvert ses travaux à Johannesburg.

"Nos investigations vont porter sur les éventuelles influences exercées par certains sur le gouvernement ou des entreprises publiques pour un retirer un bénéfice personnel", a résumé l'un des membres de la commission, l'avocat Paul Pretorius.

Elle déterminera également "si le président (Zuma) a violé la Constitution", a ajouté M. Pretorius.

M. Zuma est soupçonné d'avoir accordé pendant la deuxième moitié de son règne (2009-2018) de juteux contrats publics et des avantages indus à une sulfureuse famille d'hommes d'affaires, les Gupta, dont il est proche.

L'un des fils de M. Zuma, Duduzane, a ainsi été inculpé en juillet pour avoir participé en octobre 2015 à une rencontre au cours de laquelle un des frères Gupta, Ajay, a proposé le poste de ministre des Finances à Mcebisi Jonas, alors vice-ministre.

L'ancien ministre des Finances Pravin Gordhan, actuellement en charge du portefeuille des Entreprises publiques, a estimé à 100 milliards de rands (6 milliards d'euros) le montant des fonds publics détournés ces dernières années dans son pays.

M. Gordhan fait partie des nombreux témoins qui doivent défiler à partir de mardi devant la commission.

L'hebdomadaire Sunday Times a affirmé dimanche que l'ancien président a été lui aussi invité à témoigner mais le porte-parole de la commission s'est refusé lundi à le confirmer.

M. Zuma et les Gupta démentent catégoriquement les accusations portées contre eux.

Noyé sous une avalanche de scandales politico-financiers, Jacob Zuma a été contraint à la démission en février par son son parti, le Congrès national africain (ANC), plus d'un an avant la fin de son second mandat.

Sur décision de la justice sud-africaine, il a lui-même été contraint de nommer la commission d'enquête quelques semaines avant de se retirer.

Son successeur à la tête de l'ANC et du pays, Cyril Ramaphosa, a fait de la lutte contre la corruption sa priorité.

Dans sa déclaration liminaire, le juge Zondo a promis lundi que sa commission n'épargnerait personne. Mais il a regretté un "manque de coopération" des autorités.

Jacob Zuma est par ailleurs jugé devant un tribunal de Pietermaritzburg (nord-est) pour avoir touché des pots-de-vins en marge d'un contrat d'armement attribué en 1999.

Avec AFP

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