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Le GSIM, une alliance de groupes jihadistes du Sahel liés à Al-Qaïda


Des soldats de l'opération Barkhane à Tillit, Mali, le 1er novembre 2017.
Des soldats de l'opération Barkhane à Tillit, Mali, le 1er novembre 2017.

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), qui a revendiqué ce weekend les attaques de Ouagadougou "en réponse" à la traque que lui mène la France, est une organisation jihadiste regroupant depuis tout juste un an plusieurs entités du Sahel liées à Al-Qaïda.

Cette nouvelle organisation est née de la fusion, annoncée le 2 mars 2017, des groupes Ansar Dine du jihadiste malien Iyad Ag Ghaly, Al-Mourabitoune de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar et L'Emirat du Sahara, une branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Il est dirigé par Iyad Ag Ghaly, dont le mouvement Ansar Dine a fait partie des organisations jihadistes ayant contrôlé le Mali durant près de dix mois en 2012, à la faveur d'une rébellion touareg, avant d'être en grande partie chassés par une intervention internationale déclenchée en janvier 2013 par la France.

>> Lire aussi : Un jihadiste présumé interrogé par la justice après les attaques de Ouagadougou

Des zones entières du pays, notamment dans le nord et le centre, échappent toutefois encore au contrôle des forces maliennes, françaises (Barkhane) ou de l'ONU (Minusma), objets de fréquentes attaques, qui débordent vers les pays voisins (Niger, Burkina Faso).

Ansar Dine a revendiqué plusieurs attentats, dont l'attaque de la base de la Minusma à Kidal (nord), qui avait coûté la vie à sept Casques bleus guinéens en février 2016, ou encore l'embuscade, le 18 mai de la même année, au nord d'Aguelhoc (nord-est), qui avait fait cinq morts dans le contingent tchadien.

Une autre composante du GSIM, le groupe de Mokhtar Belmokhtar, est quant à elle responsable notamment de l'attaque suicide à Gao (nord) contre un camp de regroupement des formations signataires de l'accord de paix au Mali qui fait 77 morts et 120 blessés en janvier 2017.

Le GSIM, et en particulier sa composante Ansar Dine, font l'objet d'une traque des forces françaises.

Attaque de Ouagadougou au moins 9 assaillants et 7 militaires burkinabè tués (vidéo)
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Opérations françaises

Au moins 10 jihadistes présumés sont tués en février 2017 lors d'une opération française aérienne et au sol le visant, tandis qu'une autre, dans la nuit du 23 au 24 octobre, vise un "camp d'entraînement terroriste" près d'Abeïbara (nord-est) relevant d'Ansar Dine. Selon l'état-major français, elle a permis la mise "hors de combat de 15 terroristes, dont un lieutenant d'Iyad Ag Ghaly". Mais pour le ministère malien de la Défense, onze militaires maliens prisonniers des jihadistes se trouvaient parmi les victimes de ce raid.

Le 14 février dernier, une vingtaine de jihadistes présumés ont été à nouveau été "tués ou capturés", selon l'état-major français, lors d'une opération aérienne et au sol visant le groupe d'Iyad Ag Ghaly à proximité de la frontière avec l'Algérie.

>> Lire aussi : Nusrat al-Islam wal-Muslimin revendique la double attaque de Ouagadougou

C'est "en réponse" à cette opération que le GSIM affirme avoir mené vendredi les attaques contre l'état-major des forces armées du Burkina Faso et l'ambassade de France à Ouagadougou, qui ont fait 8 morts parmi les militaires, selon un communiqué du groupe rapporté samedi par l'agence privée mauritanienne Al Akhbar.

Le GSIM avait déjà revendiqué l'attaque qui a coûté la vie à deux militaires français et en avait blessé un troisième le 21 février dans le nord-est du Mali, une zone frontalière du Niger réputée servir de refuge à des groupes jihadistes que la force conjointe du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) s'est donnée pour mission de chasser.

Il a également diffusé, le 1er mars, une courte vidéo de l'otage française Sophie Pétronin, 75 ans, enlevée au Mali fin 2016 . En voix off, on entend un enregistrement du président français Emmanuel Macron répétant en boucle "Je vous protégerai".

Avec AFP

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