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Des agents de l'Etat impliqués dans le meurtre d'experts de l'ONU en RDC


Les experts de l'ONU Zaida Catalan et Michael Sharp, disparus dans le Kasaï le 12 mars 2017 et retrouvé mort le 27 mars.
Les experts de l'ONU Zaida Catalan et Michael Sharp, disparus dans le Kasaï le 12 mars 2017 et retrouvé mort le 27 mars.

Le dossier d'instruction contient des éléments sur un chef de milice, deux députés d'opposition, mais aussi "quatre agents de l'Etat et affiliés".

Des agents de l'Etat congolais ont participé à l'organisation de la mission des deux experts de l'ONU tués le 12 mars en République démocratique du Congo, officiellement par des miliciens à l'insu des autorités.

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La Suédo-chilienne Zaida Catalan et l'Américain Michael Sharp ont été tués dans la région du Kasaï où ils enquêtaient sur les fosses communes après six mois de violences sans précédent.

Ils ont été tués par des miliciens Kamuina Nsapu, selon le gouvernement congolais qui affirme tout ignorer de leur déplacement. Vingt-six miliciens présumés comparaissent pour ce double meurtre devant une juridiction militaire à Kananga.

Les journalistes de RFI et Reuters qui ont enquêté, Sonia Rolley et Aaron Ross, étaient en poste en RDC au moment des faits.

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Ils affirment que le dossier d'instruction contient des éléments sur un chef de milice, deux députés d'opposition, mais aussi "quatre agents de l'Etat et affiliés".

"Trois de ces agents et affiliés sont directement impliqués dans l'organisation de la mission qui a coûté la vie aux deux experts", affirment les journalistes.

Ils se penchent sur le cas d'un des trois individus, José Tshibuabua, présenté comme travaillant pour l'Agence nationale de renseignements (ANR) à l'époque des faits.

Une précédente enquête de RFI avait avancé que Bruno Tshibuabua et un interprète n'avaient pas correctement traduit en français une mise en garde d'un féticheur, Kamuina Nsapu. Il recommandait aux deux experts de ne pas se rendre à Bunkonde la veille de leur mort dans ce village.

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"C'est encore José Tshibuabua qui a fourni aux experts les motos taxis et les chauffeurs, toujours portés disparus, qui ont conduit les experts à Bunkonde", avancent les deux médias.

"C'était un informateur bénévole de l'ANR, un informateur, ce n'est pas un collaborateur dans le sens d'un agent", a indiqué aux deux journalistes l'administrateur général de l'ANR, Kalev Mutond.

"Malgré l'omniprésence de l'informateur José Tshibuabua dans l'entourage des experts dans les 24 heures qui ont précédé leur mort, le patron des renseignements congolais dément lui aussi avoir été informé de ce déplacement à Bunkonde", ajoutent RFI et Reuters.

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Si les deux experts "avaient des contacts avec des informateurs, ça n'a pas été rapporté au gouvernement. Nous ne demandons qu'à être informés, s'il y a un agent de l'Etat qui est impliqué, il sera poursuivi et jugé", a déclaré aux deux médias le porte-parole du gouvernement Lambert Mende.

L'ONU a de son côté indiqué mercredi que sa propre enquête "montre qu'une implication des autorités n'a été ni prouvée, ni exclue".

Avec AFP

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