Devant des milliers de délégués réunis à Johannesburg, M. Zuma a prononcé son dernier discours de chef de l'ANC sur un constat d'échec, concédant que la population n'était pas "satisfaite" de ses résultats sur "la corruption, la criminalité et l'emploi".
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"Notre échec à régler les problèmes a commencé à peser sur notre mouvement", a-t-il ajouté, "notre peuple est frustré quand nous perdons du temps à nous quereller entre nous plutôt que de résoudre les défis quotidiens auxquels il est confronté".
S'il quitte la direction du parti qu'il occupe depuis 2007, M. Zuma doit rester président de l'Afrique du Sud jusqu'aux élections générales prévues dans deux ans.
Au terme de plusieurs mois d'une campagne très serrée qui a déchiré le parti, la course à sa succession a pris les allures d'un duel au couteau entre l'actuel vice-président Cyril Ramaphosa et l'ex-épouse du chef de l'Etat, Nkosazana Dlamini Zuma.
Le vainqueur - qui devrait être désigné dimanche - se retrouvera en bonne position pour devenir le prochain chef de l'Etat.
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L'ANC domine la vie politique sud-africaine depuis la chute de l'apartheid et l'arrivée au pouvoir de Nelson Mandela à l'issue des premières élections libres de l'histoire du pays en 1994.
Mais il est aujourd'hui en sérieuse perte de vitesse, affaibli par une crise économique persistante caractérisée par un taux de chômage record de plus de 27% et les multiples accusations de corruption qui visent Jacob Zuma.
- 'Désastreux' -
La frustration de millions de Sud-Africains noirs - laissés pour compte de la nation "arc-en-ciel" - est telle que l'ANC pourrait perdre en 2019 sa majorité absolue.
Le parti a subi l'an dernier un revers électoral retentissant en perdant le contrôle de villes telles que Johannesburg et Pretoria.
A 65 ans, Cyril Ramaphosa, ancien syndicaliste reconverti en richissime homme d'affaires, est soutenu par l'aile modérée du parti et très apprécié des marchés. Pendant sa campagne, il a promis de relancer l'économie et violemment dénoncé la corruption du clan Zuma.
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"Son héritage est désastreux", a déclaré à l'AFP Tefu Velaphi, 38 ans, un militant de la province du Gauteng (Johannesburg et Pretoria). "Il ne s'intéresse qu'à lui et à ses amis", a-t-il ajouté. "Lorsque Cyril sera élu, le pays va se remettre au travail".
Face à lui, l'ancienne ministre et patronne de l'Union africaine (UA) Nkosazana Dlamini Zuma, 68 ans, insiste sur la "transformation radicale de l'économie" au profit de la majorité noire, un thème très cher à Jacob Zuma.
"Elle peut unir notre organisation", a plaidé auprès de l'AFP Nojiyeza Mthokozisi, "elle peut relancer notre mouvement qui s'est fait spolier par le monopole des Blancs".
Les adversaires de Mme Dlamini Zuma l'accusent d'être une "marionnette" de son ex-époux et la soupçonnent de lui avoir promis l'immunité judiciaire.
- Fraudes -
Lors de son intervention rarement applaudie, M. Zuma s'en est pris à tous ceux qui dénoncent violemment depuis des mois la corruption de son gouvernement, notamment les juges, les médias ou la société civile.
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Mais il s'est gardé de prendre ouvertement parti pour l'un ou l'autre des candidats à sa succession et a appelé ses différentes tendances à rester "unies comme un roc".
"J'ai fait de mon mieux", a-t-il plaidé avant de quitter la tribune, "je suis convaincu que l'ANC va traverser les courants et les tempêtes pour en ressortir encore plus puissant".
Son intervention a été diversemment apprécié par les militants.
"C'était un très bon discours centré sur l'unité du parti", s'est réhjoui l'un d'eux, Isaac Tshukudu. "Il n'a pas caché les problèmes mais il n'a rien dit de la corruption dans le secteur public, il n'a évoqué que celle du secteur privé", a regretté Griffiths Mzizi.
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Les quelque 5.200 délégués réunis à Johannesburg devaient entamer samedi soir les opérations de vote, pour des résultats espérés par les plus optimistes dès dimanche matin.
Depuis des jours, les rumeurs de fraude vont bon train. "C'est un secret de polichinelle que les votes peuvent être achetés", a expliqué à l'AFP Amanda Gows, professeur de sciences politiques à l'université de Stellenbosch.
Selon de nombreux experts, les positions très éloignées des deux camps laissent planer un risque réel d'éclatement du parti.
L'issue du scrutin risque de peser sur la suite de son mandat de chef de l'Etat.
Si Cyril Ramaphosa devient le nouveau dirigeant du parti et ses proches décrochent des postes-clés, "cela lui donnerait les voix nécessaires pour remplacer Zuma" avant la fin de son mandat présidentiel, avance Ben Payton, analyste chez Risk Consultants.
Avec AFP