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L'agence antidopage kényane va enquêter sur des allégations de pot-de-vin


Des athlètes s'entraînent un matin à l'Université de Eldoret dans l'ouest du Kenya, le 21 mars 2016.
Des athlètes s'entraînent un matin à l'Université de Eldoret dans l'ouest du Kenya, le 21 mars 2016.

L'agence antidopage kényane (Adak) a promis dimanche d'enquêter sur les allégations dont fait l'objet le manager de l'équipe olympique nationale d'athlétisme Michael Rotich, accusé d'avoir réclamé un pot-de-vin de près de 12.000 euros pour donner des informations avant des tests antidopage.

Ces affirmations sont un nouveau coup dur pour l'athlétisme kényan affaibli depuis plusieurs mois par de nombreuses accusations de dopage. Elles ont été formulées par le journal britannique Sunday Times et la télévision allemande ARD, dont des journalistes ont piégé M. Rotich en se faisant passer pour un coach et un agent d'athlète.

Lors d'une séquence filmée en caméra cachée début 2016, M. Rotich demande 10.000 livres (11.800 euros) à ses interlocuteurs pour les prévenir de l'imminence de tests antidopage.

"Naturellement, nous allons lancer des enquêtes pour découvrir la vérité à ce sujet", a déclaré à l'AFP le président de l'Adak Japhter Rugut.

Soulignant que les informations avaient été obtenues par les journalistes en début d'année, M. Rugut s'est dit "préoccupé que cela ait pris autant de temps pour les révéler. Cela semble un peu malicieux de révéler une telle information justement quand l'équipe du Kenya est aux JO".

L'enquête sur M. Rotich a notamment été menée par le journaliste de l'ARD Hajo Seppelt, à l'origine des révélations sur le dopage d'Etat en Russie.

M. Seppelt a twitté des déclarations d'un porte-parole de l'athlétisme kényan déclarant que M. Rotich avait été rappelé au Kenya "afin que (la Fédération) puisse enquêter un peu plus sur son rôle dans cette histoire".

Contacté par l'AFP, ce porte-parole, Evans Bosire, a toutefois démenti avoir tenu ces propos.

"Il aime l'argent"

La rencontre entre M. Rotich et les journalistes se faisant passer pour un coach et un agent d'athlète avait été suggérée aux reporters par un certain Joseph Mwangi, un des trois experts médicaux arrêtés il y a quelques mois après une précédente enquête des deux mêmes médias.

"Il aime l'argent. Si vous connaissez la faiblesse de quelqu'un, c'est plus facile de travailler avec lui", aurait déclaré M. Mwangi, qui avait accepté de procurer de l'EPO aux faux coach et agent.

Lors d'un rendez-vous, Michael Rotich aurait expliqué à ses interlocuteurs comment tout faire pour que les athlètes évitent les contrôles antidopage. Lors d'un autre rendez-vous, il aurait évoqué directement la question financière, promettant de prévenir de l'imminence d'un test 12 heures minimum avant celui-ci, et conseillant quelques astuces pour échapper au contrôle.

Une quarantaine d'athlètes kényans ont été impliqués dans des affaires de dopage au cours des trois dernières années. L'Agence mondiale antidopage (AMA) n'a décidé que vendredi de retirer le Kenya de la liste des pays "non conformes" et ce, suite à l'adoption d'une nouvelle loi anti-dopage que le pays est-africain a dû réviser dans l'urgence à plusieurs reprises.

Début juillet, l'ARD avait affirmé que le dopage des athlètes se poursuivait au Kenya malgré les assurances des autorités du pays et les mesures prises pour se conformer aux normes de l'AMA.

Le Kenya est mondialement renommé pour ses coureurs de demi-fond, de fond et ses marathoniens, qui font la fierté du pays.

Avec AFP

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