Etats-Unis : Washington dénonce la divulgation des messages diplomatiques américains par Wikileaks

La secrétaire d'Etat Hillary Clinton s'exprimant au sujet des documents publiés par Wikileaks

La Maison-Blanche avertit que la publication de documents classifiés volés ne risque pas seulement de mettre en danger la vie des professionnels de la diplomatie et du renseignement, mais compromet également la promotion des droits humains dans le monde.

Les Etats-Unis ont condamné la publication, sur le site internet Wikileaks, de plus d’un quart de millions de notes et messages classifiés envoyés à Washington par des ambassades américaines de par le monde. Dans le même temps, le gouvernement américain a annoncé de nouvelles mesures afin de protéger les informations confidentielles dans l’avenir.

Un communiqué de la Maison-Blanche dit que Barack Obama soutient l’effort pour rendre les informations gouvernementales plus accessibles. Toutefois, le président américain estime imprudente la divulgation par Wikileaks de la correspondance diplomatique des Etats-Unis.

Le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, à Londres (Archives)

La Maison-Blanche avertit que la publication de documents classifiés volés ne risque pas seulement de mettre en danger la vie des professionnels de la diplomatie et du renseignement, mais compromet également la promotion des droits humains dans le monde.

Sans commenter le contenu des notes et messages révélés, la Maison-Blanche a par ailleurs rappelé que les informations prises sur le terrain sont par nature très directes, mais incomplètes. De tels rapports diplomatiques, précise la présidence américaine, n’influencent pas automatiquement les décisions finales.

La Secretaire d’Etat americaine Huillary Clinton a, elle aussi, dénoncé la divulgation de centaines de milliers de cables diplomatiques confidentiels Wikileaks. D’après elle, ces révélations sont des attaques contre les intérêts de la politique étrangère américaine et la communauté internationale.

Les Etats Unis prennent des mesures agressives pour que ceux qui ont volé ces informations soient tenus responsables, a-t-elle affirmé. Enfin, Hillary Clinton a souligné que ces révélations mettent des vies en danger.

S’exprimant sur la chaine Fox News hier, la sénatrice républicaine de Caroline du Sud Lindsey Graham, a dit craindre que cette publication massive d’informations confidentielles ne porte préjudice à tous les efforts consentis par les Etats-Unis à travers le monde.

« La fuite de ces documents est déplorable. Je partage l’avis du Pentagone selon lequel Wikileaks pourrait avoir du sang sur les mains », a-t-elle déclaré.

Le Pentagone n'a pas digéré la publication, par Wikileaks, de rapports militaires américains sur la guerre en Irak et en Afghanistan

Le Pentagone dit avoir lancé une série de mesures pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent.

Après la publication par Wikileaks de plus de 75 000 rapports secrets sur la guerre en Afghanistan en début d’année, le secrétaire à la Défense, Robert Gates, a ordonné des enquêtes pour déterminer quels types de manquements à tous les niveaux ont contribué à cette fuite de documents classifiés.

Wikileaks n’a pas précisé la source des documents, mais des soupçons pèsent sur l’analyste du renseignement militaire Bradley Manning, actuellement en détention pour la communication présumée à Wikileaks de notes et messages diplomatiques américains ainsi que de la vidéo du raid, en 2007, d’un hélicoptère américaine en Irak.