Rentrée scolaire à Bukavu malgré la grogne de certains enseignants

Les syndicalistes des enseignants dispersés à Bukavu, le 10 août 2020. (VOA/Ernest Muhero)

A Bukavu, la reprise de l’année scolaire a été effective lundi pour les classes terminales après plus de quatre mois d’un arrêt total des cours lié au coronavirus. Les enseignants sont montés au créneau pour exiger l’amélioration de leur situation salariale.

La matinée a été bien différente lundi à Bukavu. Les élèves des classes terminales du primaire et du secondaire ont repris le chemin des classes, vêtus de leurs habituels uniformes bleu et blanc.Visiblement, ils sont fiers de reprendre les cours.

"Je suis heureuse de savoir que dans notre classe, tout le monde va bien et de revoir encore notre enseignant", lance une élève de 6e primaire rencontrée au collège Alfajiri. Depuis mars 2020, ces enfants se sont vus retranchés à la maison pour éviter toute possibilité de propagation du coronavirus.

A l’Athénée d’Ibanda, Geneviève Mizumbi, ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique accompagnée du directeur de la province éducationnelle Sud-Kivu 1 et des délégués de l’UNICEF, a donné le ton de la reprise partielle de cours en invitant les élèves à l’assiduité du fait qu’ils n’ont qu’un mois avant de clôturer l’année scolaire.

Une délégation avec à sa tête madame la ministre de l’EPST au Sud-Kivu rend visite aux élèves, le 10 août 2020. (VOA/Ernest Muhero)

Pendant la tournée de la ministre dans différentes écoles publiques et privées, Geneviève Mizumbi a sensibilisé les élèves sur la nécessité de poursuivre avec l’observance des mesures barrières. Partout où elle est passée se rendre compte de l’effectivité de la reprise de cours, la ministre a remis des cache-nez lavables aux élèves dans les écoles visitées.

"La rentrée a bien eu lieu. J’ai eu à sensibiliser les élèves sur le Covid-19; une façon de leur dire de se protéger. Bien que la réouverture ait eu lieu, la pandémie est encore là, ils sont obligés de se protéger mutuellement", a-t-elle martelé.

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Les cours ont partiellement repris à Goma

Manifestations des enseignants

Contrairement à l’ambiance dans les salles de classe, sur l’artère principale de la ville, quelques enseignants ayant manifesté sur appel de leurs syndicats pour réclamer des meilleures conditions de travail se sont vus disperser à coup de gaz lacrymogène par la police.

Le syndicaliste Deo Dyalunda déplore cette situation et annonce un début de grève : "Nous avons été violemment dispersés par les éléments de la police. Il y a eu plus de dix blessés et plus de cinq collègues sont détenus à la police".

Et d’ajouter , "aujourd’hui, c’est notre début de grève, donc nous n’irons jamais à l’école tant que le protocole d’accord ne sera pas respecté par le gouvernement en vue d’améliorer notre enveloppe salariale", a insisté Deo Dyalunda.

Pendant le temps du confinement, les élèves du Sud-Kivu avaient l'opportunité de suivre chaque avant-midi des leçons radio-télévisées pour garder le cap. Plus de 200 leçons et environs 100 exercices de 30 minutes chacun produits par le ministère provincial de l’Enseignement primaire, secondaire et technique avec l’appui du Réseau des journalistes amis de l’enfant, RJAE Sud-Kivu et le soutien de l’Unicef.

Les élèves des autres classes restent à la maison.