Un deuxième Palestinien tué par des tirs israéliens dans la bande de Gaza

Un manifestant palestinien au milieu des fumées de pneus brûlés lors d'affrontements avec les forces israéliennes à Gaza, le 20 avril 2018.

Des milliers de Palestiniens ont manifesté dans la bande de Gaza le long de la frontière israélienne pour le quatrième vendredi consécutif d'une mobilisation de masse qui a de nouveau coûté la vie à quatre d'entre eux.

Un adolescent de 15 ans et deux hommes de 24 et 25 ans ont été atteints par des balles israéliennes dans le nord de l'enclave, ont indiqué les secours gazaouis.

Un quatrième Palestinien, âgé de 29 ans, a été tué dans le sud de la bande de Gaza, indique-t-on de même source.

Trente-huit Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le début, le 30 mars, du mouvement appelé la "marche du retour". Des centaines ont été blessés, dont encore plus de 440 vendredi, par balles ou inhalation de gaz, selon les secours.

Des dizaines de milliers de Palestiniens de la bande de Gaza, territoire coincé entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée, se sont rassemblés depuis le 30 mars auprès de la frontière, revendiquant le droit des Palestiniens à retourner sur les terres dont ils ont été chassés ou qu'ils ont fuies à la création d'Israël en 1948.

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Il s'agit aussi de dénoncer le blocus imposé depuis plus de dix ans par Israël pour contenir le mouvement islamiste Hamas qui dirige le territoire et auquel il a livré trois guerres depuis 2008.

La mobilisation semblait moindre ce vendredi que les précédents. Mais elle pourrait culminer autour de mi-mai, quand les Palestiniens commémoreront la "catastrophe" qu'a représenté pour eux la création d'Israël et que les Etats-Unis transféreront leur ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem.

Les Palestiniens voient dans ce transfert la négation de leur revendication sur Jérusalem-Est, annexée par Israël.

Si la plupart des Palestiniens se tiennent à quelques centaines de mètres de la barrière de sécurité lourdement gardée par l'armée israélienne, vendredi encore des centaines d'entre eux sont allés défier la mort en se rapprochant pour lancer des pierres et des engins incendiaires sur les soldats, faire rouler des pneus enflammés dans leur direction, ou tenter de franchir la ligne de barbelés déroulés à l'intérieur de l'enclave en amont de la barrière.

L'armée dit n'ouvrir le feu que quand c'est nécessaire, pour protéger ses soldats ou la barrière. Aucun blessé n'a été rapporté dans ses rangs.

Tract de dissuasion

Les groupes palestiniens qui soutiennent la mobilisation, à commencer par le Hamas, n'ont pas sorti les armes. Les lanceurs de pierre sont tenus à distance avant de représenter une menace pour les soldats.

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L'armée israélienne est en butte aux accusations d'usage excessif de la force. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et l'Union européenne ont réclamé une enquête indépendante.

Les Palestiniens ont commencé à recourir à un nouveau moyen de fortune en lançant des cerfs-volants, dont certains transportant des engins incendiaires, voire des dispositifs explosifs selon l'armée israélienne. Certains de ces cerfs-volants sont retombés en territoire israélien, sans faire de victime.

Israël accuse le Hamas, l'un de ses grands ennemis, de manipuler les Gazaouis. Avant le 30 mars, certains de ses soldats ont été blessés près de la barrière par l'explosion d'engins qui auraient été dissimulés là à la faveur de manifestations.

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Vendredi matin, avant la protestation, les moyens aériens israéliens ont disséminé au-dessus de l'enclave des tracts appelant les Palestiniens à ne pas prendre part aux violences.

"L'organisation terroriste du Hamas profite de vous pour mener des attaques terroristes", disait le tract. "Tenez-vous à l'écart de la barrière et n'essayez pas de l'endommager", ajoutait-il, prévenant que l'armée agirait à la moindre atteinte.

Avec AFP