Conflit syrien : Washington exhorte les rebelles à ne pas rompre la trêve

Un manifestant frappant un portrait du président syrien à l'aide sa chaussure devant l'ambassade de Syrie au Caire

L'émissaire américain pour la Syrie Michael Ratney a exhorté les rebelles, qui menacent de riposter aux offensives du régime, à ne pas rompre la trêve temporaire en place dans la province de Damas.

Dimanche, une trentaine de groupes rebelles avaient exigé une intervention immédiate de Washington et Moscou pour faire cesser dans les 48H les offensives du régime contre la localité de Daraya et dans la région est de Damas, affirmant qu'ils riposteraient par "tous les moyens" si les opérations du gouvernement ne sont pas stoppées.


Michael Ratney

Dans un communiqué publié tard lundi soir sur le compte Twitter de l'ambassade des Etats-Unis, M. Ratney a pressé les rebelles de continuer à respecter le cessez-le-feu initié par Washington, qui soutient l'opposition, et Moscou, allié de Damas.

"Nous exhortons les groupes rebelles armés à continuer d'envoyer des rapports sur les violations (de la trêve) aux Nations unies et à souligner clairement, comme beaucoup d'entre vous l'ont fait, que vous continuez à respecter la trêve", indique le texte.

Reconnaissant que la "trêve subissait d'énormes pressions", M. Ratney a estimé toutefois que "l'abandonner serait une erreur stratégique".

"Nous partageons vos inquiétudes et nous les avons évoquées aujourd'hui directement avec les grands responsables russes", dit-il dans le communiqué.

"Mais nous ne pensons pas qu'abandonner la trêve servirait les groupes armés ou les milliers de Syriens ordinaires qui subissent les violentes attaques du régime (du président Bachar al-) Assad et ceux qui le soutiennent", indique M. Ratney.

"Si les groupes armés se retirent de (l'accord) de cessez-le-feu, Assad et ses soutiens diront que cela leur donne le feu vert pour attaquer toutes les forces de l'opposition, sans que la communauté internationale ne puisse protester", écrit encore l'émissaire américain.

Une trêve entre régime et rebelles instaurée en Syrie depuis le 27 février sous l'impulsion des Russes et des Américains a été violée à plusieurs reprises dans la Ghouta et d'autres régions proches de Damas. Elle a été reconduite maintes fois dans la ville d'Alep (nord) et dans la Ghouta.

Daraya, qui se trouve à 10 km au sud-ouest de Damas, est l'une des plus anciennes localités assiégées, le régime tentant en vain depuis fin 2012 de reprendre la cité stratégique aux rebelles.

Russes et Américains tentent à tout prix de faire respecter la trêve tout en essayant de relancer un processus de paix bancal pour trouver une issue à un conflit qui ravage la Syrie depuis cinq ans, faisant plus de 270.000 morts.

Avec AFP