Soudan du Sud : l’armée ougandaise annonce son retrait pour début novembre

Des soldats ougandais

Le chef d’état-major de l’armée ougandaise soutient que par cette décision, Kampala voudrait se conformer aux termes de l'accord de paix signé fin août entre le gouvernement et les rebelles sud-soudanais.

Des milliers de soldats ougandais étaient déployés aux côtés de l’armée régulière sud-soudanaise pour combattre les rebelles dirigés par l'ancien vice-président Riek Machar, depuis le déclenchement de la guerre civile au Soudan du Sud en décembre 2013.

"Les garçons rentrent à la maison. Nous serons partis (du Soudan du Sud) d'ici la première semaine de novembre", a déclaré le général Katumba Wamala lors d'une conférence de presse à Kampala, la capitale ougandaise.

Les forces ougandaises ont joué un rôle fondamental dans la défense de la capitale sud-soudanaise Juba. Appuyées par des hélicoptères de combat, elles ont également repoussé plusieurs offensives rebelles dans le reste du pays.

L'accord de paix conclu le 26 août entre le président sud-soudanais Salva Kiir et Machar, sous l'égide de l'organisation sous-régionale Igad (Djibouti, Ethiopie, Kenya, Ouganda, Somalie, Soudan, Soudan du Sud), stipulait que les forces régulières étrangères, c'est-à-dire des troupes ougandaises combattant aux côtés des forces loyales à M. Kiir, devaient avoir quitté le territoire sud-soudanais sous 45 jours.

L'échéance prenait théoriquement fin ce week-end. Mais un haut responsable du ministère ougandais des Affaires étrangères a certifié que le retrait allait commencer immédiatement.

"L'Ouganda commence aujourd'hui avec effet immédiat à retirer ses troupes du Soudan du Sud", a déclaré James Mugume.

Les troupes ougandaises doivent être remplacées par une force neutre, alors que les soldats gouvernementaux sud-soudanais devront quitter Juba. La démilitarisation de la capitale, pour y permettre le retour de M. Machar et son entourage, est l'un des points clés de l'accord de paix.

Depuis sa signature, les deux camps n'ont cessé de s'accuser mutuellement de l'avoir violé et les combats continuent dans certaines régions du pays.

Le Soudan du Sud, plus jeune Etat du monde, a proclamé son indépendance en juillet 2011 après des décennies de conflit contre Khartoum. Il a replongé dans la guerre en décembre 2013, quand des combats ont éclaté au sein de l'armée sud-soudanaise, minée par les dissensions politico-ethniques alimentées par la rivalité entre MM. Kiir et Machar à la tête du régime.

Le conflit, marqué par des massacres et des atrocités, a fait des dizaines de milliers de morts et chassé quelque 2,2 millions de Sud-Soudanais de leurs foyers.

Avec AFP