Côte d’Ivoire : l’option militaire toujours « sur la table » selon la CEDEAO

Le président Laurent Gbagbo et la mission mixte UA-CEDEAO le 28 décembre, à Abidjan

« Nous sommes, bien entendu, conscients des dangers de l’option militaire, en particulier dans un pays comme la Côte d’Ivoire, où presque tous les ressortissants et tous les groupes ethniques de la CEDEAO sont représentés », a souligné James Gbeho.

Les pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) poursuivent leurs efforts en vue de persuader le président sortant ivoirien, Laurent Gbagbo, de céder le pouvoir à Alassane Ouattara.

Après sa rencontre, cette semaine, avec la mission conjointe CEDEAO-Union africaine, le président sortant ivoirien s’est engagé à négocier sans pré-condition. Toutefois, il n’a toujours pas accepté de remettre le pouvoir à Ouattara, dont la victoire au second tour de la présidentielle est reconnue par une grande partie de la communauté internationale.

Le présiden nigérian Goodluck Jonathan, président en exercice de la CEDEAO

La sous-région menace de mettre sur pied une coalition armée pour le faire partir du pouvoir. « Laissez-moi vous dire, sans équivoque, que l’option militaire est toujours sur la table », a déclaré James Gbeho, président de la Commission de la CEDEAO.

Toutefois, la CEDEAO et l’Union africaine disent que même s’il existe 0,5% de chance de résoudre le problème pacifiquement, elles l’exploiteront, a expliqué M. Gbeho. Les pays de la sous-région comprennent la difficulté de former la coalition militaire nécessaire, mais n’hésiteront pas à y avoir recours en l’absence d’une solution pacifique, a averti le président de la Commission de la CEDEAO.

« Nous sommes, bien entendu, conscients des dangers de l’option militaire, en particulier dans un pays comme la Côte d’Ivoire, où presque tous les ressortissants et tous les groupes ethniques de la CEDEAO sont représentés », a souligné James Gbeho.

Le président Laurent Gbagbo

Les médiateurs africains excluent tout accord de partage de pouvoir en Côte d’ivoire. Les efforts semblent donc se concentrer sur un départ du président Laurent Gbagbo. A ce propos, les Etats-Unis ont discuté de la possibilité de le réinstaller à Atlanta, dans l’Etat de Géorgie, où il a de la famille.

Toutefois, Laurent Gbagbo a fait savoir qu’il n’a aucune intention de bouger. Il utilise les médias d’Etat ivoirien pour présenter le soutien quasi-unanime de la communauté internationale à Alassane Ouattara comme la preuve d’un complot contre son régime.