Référendum en Centrafrique : reprise du vote lundi au PK5 après les violences de la veille

Une femme a perdu connaissance après des tirs à l'arme lourde sur l'école Baya Dombia de Bangui, transformée en bureau de vote pour le référendum, le 13 décembre 2015. (AFP / LUCA SOLA)

Exceptionnellement, les Centrafricains du quartier PK5 de Bangui ont pu retourner au bureau de vote lundi. Dimanche, le référendum avait été perturbé par des violences qui ont fait cinq morts.

Les opérations de vote pour le référendum constitutionnel en Centrafrique ont exceptionnellement repris lundi 14 décembre dans le quartier musulman du PK5 à Bangui, où le scrutin a été perturbé dimanche par des tirs à l'arme lourde qui ont fait cinq morts, a constaté une journaliste de l'AFP.

Un imposant dispositif militaire des forces internationales (Casques bleus et soldats français de Sangaris) était en place autour du quartier, notamment aux abords du bureau de vote de l'école Baya Dombia visé dimanche par des tirs de mitrailleuse et de lance-roquette.

Ces tirs ont fait cinq morts et une vingtaine de blessés, dont plusieurs dans un état très grave, selon un nouveau bilan établi lundi matin par la Croix-Rouge centrafricaine.

Aucune violence n'a été signalée lundi en début de matinée dans la capitale centrafricaine, où le vote devait initialement se terminer dimanche. Aucun résultat du scrutin n'était disponible lundi matin.

Le référendum vise l'adoption d'une nouvelle Constitution et représente également un test avant les élections présidentielle et législatives prévues le 27 décembre, sous pression de la communauté internationale.

La Séléka divisée

La participation au scrutin a divisé l'ex-rébellion musulmane Séléka et les rangs des milices chrétiennes anti-balaka, où des factions opposées au processus électoral ont tenté de dissuader la population de participer au vote.

En province également, plusieurs incidents ont été signalés dimanche, surtout dans le Nord et l'Est, selon une source anonyme au sein de la Minusca.

A Ndele, Birao et Kaga Bandoro, fiefs de la faction Séléka de Nourredine Adam, les habitants intimidés par des tirs et des menaces ne se sont pratiquement pas rendus dans les bureaux de vote. De même à Bossangoa, fief anti-balaka dans l'ouest, des tirs ont dissuadé les gens de voter.

Ces échéances électorales repoussées plusieurs fois dans ce pays dévasté par trois années de violences intercommunautaires, sont censées clore une transition politique à bout de souffle et permettre un retour à l'ordre constitutionnel.

La Centrafrique, un des pays les plus pauvres au monde, est plongée dans le chaos depuis le renversement du président François Bozizé en mars 2013 par l'ex-rébellion Séléka, elle-même finalement chassée du pouvoir par une intervention internationale début 2014.

Avec AFP