Ramaphosa assure qu'il n'y aura aucun "passe-droit" judiciaire pour Zuma

Cyril Ramaphosa, leader de l'ANC, Johannesburg, le 18 décembre 2017

Le très probable futur président de l'Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, a suggéré que l'actuel chef de l'Etat Jacob Zuma ne bénéficierait d'aucun "passe-droit" dans les scandales de corruption qui lui sont reprochés.

"Nous avons l'Etat de droit dans notre pays et la population tient à ce que justice soit rendue sans peur, sans passe-droit, sans a priori", a déclaré M. Ramaphosa dans un entretien à la BBC réalisé lors du Forum économique mondial de Davos et diffusé jeudi soir.

"Donc tout ce qui concerne le président Zuma devra suivre le cours normal de la justice", a-t-il ajouté en réponse à la question de savoir s'il pourrait le "gracier" au cas où il lui succéderait à la présidence de l'Afrique du Sud.

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Cyril Ramaphosa, actuel vice-président sud-africain, a remplacé en décembre Jacob Zuma à la tête du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir depuis l'avènement de la démocratie dans le pays en 1994.

Il le remplacera à la tête du pays à l'issue des élections générales de 2019 si l'ANC remporte le scrutin.

Des négociations sont toutefois en cours entre la direction de l'ANC et Jacob Zuma pour tenter d'obtenir son départ anticipé, a reconnu cette semaine le parti.

Le président est devenu embarrassant pour l'ANC, qui craint que les casseroles judiciaires de Jacob Zuma ne lui fassent perdre la majorité absolue en 2019.

"Le président n'a pas dit qu'il souhaitait une immunité pour les poursuites judiciaires", a poursuivi Cyril Ramaphosa, "à l'heure actuelle, il y a de nombreux chefs d'inculpation à l'étude, qui pourraient être retenus contre lui, il ne nous a pas demandé cela (l'immunité, NDLR)".

"Tout le monde reconnaît que notre Etat a été pris en otage par des éléments corrompus, par des personnes prétendues proches du président, qui ont fait des choses terribles en intervenant dans des institutions publiques", a insisté M. Ramaphosa.

Fin 2016, un rapport officiel avait mis en lumière l'implication de la famille Gupta, des hommes d'affaires d'origine indienne proches de M. Zuma, dans la gestion des affaires de l'Etat, de la nomination de ministres à l'attribution des contrats publics.

Une commission judiciaire doit commencer prochainement à enquêter sur les faits reprochés à la puissante fratrie.

Avec AFP