Un prédicateur arrêté pour avoir critiqué la participation de la Jordanie à la coalition anti-Etat islamique

Capture d'écran d'une vidéo de Amjad Qursha, sur la plateforme Youtube le 14 juin 2016.

Un prédicateur jordanien a été arrêté mardi pour avoir critiqué dans une vidéo sur internet la participation du royaume à la coalition contre l' organisation Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie.

"Le procureur général de la Cour de sûreté a décidé la détention préventive de Amjad Qursha pour une durée de 15 jours, après la publication d'une vidéo sur Youtube dans laquelle il critiquait la participation de la Jordanie à la coalition internationale contre l'organisation terroriste Daech (acronyme arabe de l'EI) en Irak et en Syrie", a indiqué cette source sous le couvert de l'anonymat.

Le prédicateur est accusé d'avoir "commis des actes non autorisés (...) à même de porter atteinte aux relations du royaume avec un pays ami", en occurrence les Etats-Unis qui conduit la coalition anti-EI, ajoute la source judiciaire.

Dans la vidéo, Amjad Qursha, 49 ans, estime que Washington a "astreint" le royaume à participer à la coalition. "Et malheureusement notre gouvernement faible et fragile (...) nous a entraîné dans une guerre qui nous ne concerne pas", a-t-il dit.

Marié et père de cinq enfants, le prédicateur est titulaire d'un doctorat et enseigne à la faculté de la Charia de l'université de Jordanie. Il est connu pour sa modération et anime des émissions à la radio et la télévision officielles.

Un autre prédicateur, Eyad Qunaibi, avait purgé près d'un an de prison, avant d'être libéré mi-mai, pour avoir posté sur Facebook un message audio dans lequel critiquant notamment les relations entre la Jordanie et Israël --deux pays liés par un accord de paix--, ainsi que "l'occidentalisation" de la société jordanienne.

En 2014, le numéro deux des Frères musulmans en Jordanie, Zaki Bani Irsheid, avait été condamné à un an et demi de prison, lui aussi pour un post sur Facebook dans lequel il avait critiqué les Emirats arabes unis.

Avec AFP