Plus de 400.000 nouveaux inscrits sur les listes électorales en Côte d'Ivoire

Des électeurs font la queue à un bureau de vote à Cocody, un quartier d'Abidjan, le 24 mars 2018 .

Moins d'un demi-million de personnes se sont nouvellement inscrites sur les listes électorales en Côte d'Ivoire lors de l'opération de recensement menée la semaine dernière, a annoncé mardi la Commission électorale indépendante (CEI).

Avant l'opération qui s'est déroulée du 18 au 24 juin, la Commission estimait que près de trois millions d'Ivoiriens en âge de voter n'étaient pas inscrits, en prélude à des élections municipales et régionales couplées cette année et pour la présidentielle de 2020.

Le deuxième vice-président de la CEI, Gervais Coulibaly-Delinpelna, a précisé que 428.233 personnes s'étaient nouvellement inscrites, s'ajoutant aux 6.318.311 personnes déjà enregistrées sur les listes électorales, des "chiffres provisoires" mais proches des chiffres définitifs, quelques régions n'ayant pas terminé de transmettre leurs données en raison de "problèmes de communication".

"Nous ne sommes pas déçus car nous n'avions pas fixé d'objectif", a commenté M. Coulibaly-Delinpelna, rappelant que ni l'inscription sur les listes électorales ni le vote n'étaient obligatoires.

Il a aussi rappelé que 900.000 cartes d'identité - déjà prêtes -n'avaient pas encore été distribuées par l'Office national d'identification, alors que cette pièce est obligatoire pour s'inscrire.

Les nouvelles listes électorales comporteront donc près de 6,75 millions d'inscrits, alors que "près de 9 millions d'Ivoiriens sont en âge d'être enrôlés", selon lui.

Il a réfuté le fait que le temps imparti au recensement, une seule semaine, ait été trop court, l'opération ayant été menée sur l'ensemble des bureaux de vote du pays, plus de 10.500 sites, et ayant permis d'inscrire deux fois plus de personnes que la précédente opération menée en 2014.

La loi ivoirienne stipule que les listes électorales doivent être mises à jour chaque année, mais elle n'est pas appliquée.

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La plateforme d'opposition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) avait appelé les Ivoiriens à ne pas s'inscrire sur les listes électorales, contestant la légitimité de la CEI qu'elle juge politiquement déséquilibrée en faveur du pouvoir.

La Cour africaine des droits de l'Homme avait rendu en 2016 un arrêt jugeant la CEI effectivement déséquilibrée et enjoignant le gouvernement ivoirien de changer sa composition. Ce qui n'a été fait jusqu'à présent.

La situation politique reste tendue en Côte d'Ivoire malgré le retour à la paix civile depuis sept ans, après la tragique crise post-électorale qui avait fait 3.000 morts après la présidentielle de 2010.

Avec AFP