"A ce jour, plus de 70 corps ont été retrouvés", dont 16 ont été transportés à l'Institut médico-légal, a indiqué jeudi parquet général. Le nombre de corps s'élève à 76, selon une source judiciaire.
Les recherches ont commencé en janvier dans cette fosse commune située dans le cimetière Jardin de Paz, de la ville de Panama, après la réouverture des dossiers de 14 disparus lors de l'intervention américaine.
Le 20 décembre 1989, plus de 27.000 soldats américains avaient envahi le Panama pour renverser Manuel Noriega, au pouvoir depuis 1983, poursuivi aux Etats-Unis pour trafic de drogue.
Lire aussi : Des policiers panaméens chantent pour les habitants confinésNoriega avait trouvé refuge à la Nonciature (ambassade du Vatican) à Panama, mais s'était finalement rendu aux forces américaine le 3 janvier 1990.
Accusé de trafic de drogue, de blanchiment d'argent et de la disparition d'opposants aux Etats-Unis, en France et au Panama, il est mort en prison aux Etats-Unis en 2017.
Officiellement, le nombre de victimes de l'intervention américaine s'élève à 500 morts, mais des organisations de défense de droits humains estiment que le chiffre réel s'élève à plusieurs milliers.
Lire aussi : L'archevêque de Panama lance la Semaine Sainte en hélicoptèreLes exhumations sont menées à la demande d'une commission créée par l'ex-président panaméen Juan Carlos Varela pour enquêter sur les circonstances de l'intervention américaine et faire un bilan exact des victimes et les identifier.
Les recherches, suspendues en raison de la crise sanitaire liée au coronavirus, ont repris cette semaine.
"Les experts ont découvert en étudiant le terrain que les plaques funéraires ne coïncidaient pas avec les ossements qui sont censés reposer là", a indiqué à la procureure chargée des affaires criminelles, Maribel Caballero.
Lire aussi : Coronavirus: Le Panama et le Pérou réglementent les sorties sur la base du sexeD'autres fosses communes doivent être ouvertes dans un cimetière à Monte Esperanza, dans la région de Colon (est), à 50 km de la capitale.
La Commission interaméricaine des droits humains (CIDH) a confirmé en 2018 la responsabilité des Etats-Unis dans des "violations des droits de l'homme" commises lors de l'intervention armée et demandé à Washington de "dédommager intégralement" les victimes.
Les collectifs de victimes exigent que les Etats-Unis, qui ont promis de collaborer aux enquêtes, reconnaissent leur responsabilité, indiquent la localisation des fosses communes et versent des indemnisations.
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